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Education communiste

leçon 10 : les questions d’organisation du parti

école élémentaire de la Libération (décembre 1944)

vendredi 31 octobre 2008

INTRODUCTION

- Personne ne met en doute, àl’heure actuelle, le rôle gigantesque joué par le parti communiste français, qui a eu l’honneur d’être considéré comme l’ennemi n° 1 par les envahisseurs et oppresseurs de la France ainsi que par leurs valets, les traitres de Vichy, dans la préparation et la direction de l’insurrection nationale qui aboutit àla libération de la France.

- Cependant, des pertes extrêmement lourdes sont venues l’amputer de ses meilleurs militants : des milliers et des milliers de morts, des dizaines de milliers d’emprisonnés, d’internés, de déportés, de prisonniers de guerre. Comment le PCF est-il parvenu, malgré la Gestapo, malgré la police de Vichy et une nuée de mouchards mis àsa disposition, àjouer son grand rôle historique ?

- Raisons du succès de la politique communiste :
- Le PCF a pu remporter des succès dans tous les domaines grâce :

  • àsa ligne politique absolument juste, vérifiée au cours du déroulement des évènements ;
  • àsa liaison avec des masses de plus en plus nombreuses ;

- il n’aurait pu remplir ses tâches sans une organisation extrêmement poussée, une véritable organisation communiste réalisant ce que Staline déclarait en 1934, au 17è congrès du parti bolchévik :
- D’aucuns pensent qu’il suffit d’élaborer une ligne du parti juste, de la proclamer, de l’exposer sous forme de thèses générales et de résolutions et de l’adopter àl’unanimité pour que la victoire vienne d’elle-même. C’est une grande erreur... La victoire ne vient jamais seule. D’ordinaire, il faut l’arracher... Après que la ligne politique juste est donnée, le travail d’organisation décide de tout, y compris du sort de la ligne politique elle-même, de sa réalisation ou de son échec.
- Or : Malgré la répression, le Parti communiste français a su conserver, pendant toute la période illégale, son organisation, c’est-à-dire :

  • son comité central qui constitue une direction prestigieuse ;
  • une bonne partie de ses cadres régionaux et locaux ;
  • les liaisons entre la direction et les organisations de base.

- La capacité d’organisation du parti communiste français, base essentielle de la Résistance française
- Le parti communiste français a su briser très rapidement avec ses faiblesses d’organisation apparues au cours de la « drôle de guerre ». Il a su, sous le feu de l’ennemi, s’adapter aux conditions illégales de la lutte.

- Le parti communiste français a su concrétiser sa capacité d’organisation
- sous de multiples formes pratiques, animant ainsi l’ensemble de la Résistance française :

  • rôle essentiel dans l’organisation des groupes armés : FTP d’abord, FFI ensuite ;
  • action armée suivant les règles de la « guerrilla » dont le succès dépendait du développement d’une énorme action de masse due, dans une très large mesure, au parti communiste ;
  • action des communistes dans la réorganisation du mouvement syndical trahi par les Belin, Dumoulin, Vigne, Froideval, etc...
  • mouvements de grèves, de plus en plus nombreux et puissants, dirigés illégalement ;
  • tirage et diffusion de multiples journaux (l’Humanité en était, en avril 1944, àson 300è numéro clandestin), de tracts, de brochures en quantité énorme ; tirage d’un million pour le Manifeste de juillet 1943 ;
  • édition des Cahiers du Communisme, revue théorique, remarquable tant par l’élévation de son contenu que par sa présentation.
  • accroissement des effectifs du parti, allant par exemple d’octobre 1943 àjanvier 1944, de 20 % à50 % suivant les régions.

- La capacité d’organisation du parti communiste français, base essentielle de la lutte contre la cinquième colonne
- La période de légalité, qui s’est ouverte avec la libération, pose au parti de nouveaux problèmes d’organisation : nécessité d’un parti communiste fort, capable de briser l’action de la cinquième colonne et d’entrainer la masse du peuple français àl’action pour développer l’effort de guerre de notre pays dans la guerre et dans l’économie.
- Par centaines de milliers, de nouveaux membres sont venus rejoindre nos rangs. Mais il est d’autres centaines de milliers de patriotes - et dans tous les milieux - qui approuvent la politique clairvoyante du Parti communiste français et ses mots d’ordre. C’est dire combien le nombre de nos adhérents - surtout dans certaines sections et régions - est encore insuffisant, compte tenu de nos possibilités. Les causes de cette situation ne sont pas seulement politiques, mais aussi résident dans notre faiblesse àadapter l’organisation et nos méthodes àla nouvelle situation.

PRINCIPES D’ORGANISATION DU PARTI

- Le parti communiste est un parti d’un type nouveau.
- Son organisation a pour but d’assurer, àtous les échelons, la réalisation pratique de sa ligne politique.
- Elle doit être suffisamment grande pour embrasser le pays entier ; suffisamment large et variée pour réaliser une division du travail stricte et détaillée, suffisamment ferme pour savoir, en toutes circonstances, faire sans défaillance son travail. - Lénine

- Composition du parti
- Le parti communiste ouvre ses rangs àtous les citoyens et àtoutes les citoyennes, même s’ils ne partagent pas ses conceptions philosophiques, àla condition qu’ils respectent la discipline du parti en appliquant scrupuleusement ses décisions et n’essayant pas de faire de la propagande àl’intérieur du parti en faveur des conceptions philosophiques autres que celles du parti. - La promotion Pour la libération de la France
- Cette formule très large ouvre les portes du parti àtous les travailleurs honnêtes, hommes et femmes, manuels et intellectuels. Mais elle n’exclut pas, bien au contraire, la plus grande vigilance dans le contrôle des membres actuels du parti et l’acceptation de nouveaux adhérents.
- Ne peuvent, en effet, être membres du parti :

  1. ceux dont il est impossible de contrôler l’activité passée ou présente,
  2. ceux qui appartiennent àune organisation dont la discipline est incompatible avec celle du parti, et, en premier lieu, toute organisation secrète ou mi-secrète, même si ses buts sont apparemment patriotiques.

- Méthode de travail. Repose sur trois principes essentiels

- L’application des directives reçues
- Une directive reste lettre morte si elle n’entre pas dans la voie de la réalisation pratique.
- Cela nécessite, de la part de tous les communistes, un effort constant pour concrétiser, àl’échelle de leur organisation, les mots d’ordre et les directives du parti. Or, les mots d’ordre et directives s’élaborent dans les organisations du parti. Le premier devoir de chaque communiste est donc de fréquenter assidà»ment toutes les réunions de l’organisation du parti dont il est membre.

- Faire preuve de la plus grande initiative :
- dès qu’un mot d’ordre est donné, ne pas attendre la circulaire de la région ou de la section, mais passer àla réalisation immédiate, en laissant libre cours àl’esprit d’initiative de l’ensemble des camarades orienté vers l’efficacité, vers le rendement du travail.

- L’application des directives exige la plus grande discipline
- l’application obligatoire des décisions des organismes supérieurs du parti, selon la discipline librement consentie par tous les communistes et qui fait la force du parti. - article 6 des statuts du PCF

- Le travail collectif
- Les trois conditions d’appartenance au parti sont :

  • reconnaître le programme du parti ;
  • payer ses cotisations ;
  • travailler dans l’une de ses organisations.

- En effet,assister aux réunions ne suffit pas ; il faut remplir une tâche pratique précise. D’où la nécessité d’une répartition rationnelle des tâches, en tenant compte des possibilités de chacun.
- Il faut apprendre àrépartir les hommes selon leurs aptitudes. Ne pas confier la rédaction d’un journal àcelui qui peut organiser, mais écrit mal et difficilement, ni confier l’organisation àun camarade qui peut être un excellent agitateur, mais qui se révèle un déplorable organisateur. - Maurice Thorez au congrès de Villeurbanne, 1936

- Chaque camarade est personnellement responsable devant son organisation de l’exécution des tâches qui lui sont assignées et qu’il a acceptées.
- L’organisme dirigeant de chaque échelon (bureau de cellule, bureau de section, bureau régional) est collectivement responsable de tout le travail de l’organisation : décisions prises, exécution du travail, contrôle de l’application des tâches. Améliorer sans cesse le rendement et la qualité du travail doit être le souci constant de tous les responsables : seule, l’autocritique du travail réalisé permet cette amélioration.
- Reconnaître ouvertement son erreur, en découvrir les causes, analyser la situation qui lui a donné naissance, examiner attentivement les moyens de corriger cette erreur, voilàla marque d’un esprit sérieux, voilàce qui s’appelle, pour lui, remplir ses obligations. - Lénine, La maladie infantile du communisme
- L’autocritique saine, qui permet d’aller de l’avant, doit remplacer définitivement la critique stérile et dangereuse qui aboutit encore trop souvent àde mesquines questions de personnes. Règle stricte : aucune question personnelle dans les discussions du parti. Dès qu’il en surgit une, il faut la renvoyer àune petite commission pour la régler.

- Le contrôle rigoureux de l’application des tâches
- Sans un contrôle systématique et rapide de l’exécution du travail le verbiage prend rapidement le pas sur la réalisation pratique.

- Un tel contrôle permet :

  • de veiller àla mise en pratique de la ligne politique du parti,
  • de connaître les meilleurs camarades, susceptibles d’occuper des postes plus responsables,
  • d’assurer la sécurité du parti, la non exécution des décisions prises étant l’un des principaux moyens de saper le parti en le rendant impuissant et en déformant sa ligne politique.

La cellule, base de l’organisation du parti

- Rôle de la cellule :
- assurer la liaison du parti avec les masses pour la réalisation pratique de la ligne politique du parti. On peut dire que 90% des faiblesses du travail du parti proviennent d’un fonctionnement insuffisant des cellules.

- Constitution de cellules d’entreprises
- partout où sont trois communistes : usine, atelier, bureau, magasin, entreprise agricole, etc...
- La cellule d’entreprise est la forme d’organisation qui permet la meilleure liaison avec la masse des travailleurs. D’ailleurs, elle facilite grandement le recrutement de nouveaux adhérents.
- Erreur àéviter : il ne faut pas constituer de cellules corporatives (facteurs travaillant dans des bureaux de poste différents, garçons de café), de cellules raciales (Israélites, Musulmans), de cellules de femmes, de cellules d’intellectuels. De telles organisations ne peuvent être tolérées :

  • parce qu’elles sont antistatutaires ;
  • parce qu’elles aboutissent àde véritables « groupes » détachés de l’action générale du parti : d’où paralysie du travail et possibilité de pénétration de l’ennemi.

- Cellules de rue, de quartier ou locales
- groupant sur la base du lieu de l’habitation les adhérents ne pouvant militer dans des cellules d’entreprises.
- Erreurs àéviter :

  • Application mécanique des directives reçues. Exemple : un petit commerçant habitant un quartier différent de celui où il a son magasin doit être affecté àune cellule du quartier où il travaille, parce que c’est làqu’il est connu et qu’il peut, par conséquent, rendre les plus grands services.
  • Affectation du même camarade dans plusieurs cellules, par exemple, la cellule d’entreprise où il travaille et la cellule locale où il habite. Un communiste ne peut appartenir qu’àune cellule. Si la présence d’un membre d’une cellule d’entreprise apparait nécessaire dans une cellule locale et que son départ de la cellule d’entreprise ne risque pas d’entrainer des inconvénients pour celle-ci, il doit être muté àla cellule locale pour un temps donné en attendant qu’il ait réussi àfaire monter les cadres parmi les adhérents de cette cellule. Cependant, et notamment pour les intellectuels et afin de faciliter le travail du parti parmi eux, il a été décidé de constituer des Amicales d’intellectuels communistes. Tout en étant affectés àdes cellules diverses sur leur lieu d’habitation ou de travail, où ils paient leurs cotisations, les intellectuels groupés en amicales (d’artistes, de professeurs, de médecins, etc...) peuvent ainsi faire un travail spécial parmi leurs collègues ou confrères.

- Constitution des cellules d’entreprises ((le processus))

  1. Recensement par chaque cellule locale, de rue ou de quartier, et par chaque section des entreprises existant sur leur territoire ;
  2. Orientation du travail d’organisation : une cellule par entreprise ;
  3. Ecueil àéviter : la paralysie du travail du parti. Prenons le cas d’une cellule locale de dix membres, dont cinq peuvent faire partie de nouvelles cellules d’entreprises. Il convient dans ce cas d’agir avec souplesse et intelligence :
  • en répartissant entre les membres de la cellule locale les tâches des camarades qui rejoignent les cellules d’entreprises ;
  • ce qui est mieux, en redoublant d’efforts afin de combler par de nouveaux adhérents les vides causés par ces départs.

- Fonctionnement d’une cellule
- Bureau de cellule
- collectivement responsable devant la section du travail de la cellule, suivant les principes détaillés ci-dessus, comprend au moins : le secrétaire de cellule, le responsable au travail de masse, le responsable au travail d’organisation, le trésorier.

- Composition de la cellule
- Pour travailler dans de bonnes conditions, répartir les tâches et en assurer le contrôle de l’exécution, la cellule doit comporter environ quinze membres ; mais, avant de procéder àla constitution d’une nouvelle cellule, il faut s’assurer que celle-ci dispose des cadres suffisants pour fonctionner normalement, toute décentralisation hâtive pouvant aboutir àla liquidation de la nouvelle cellule ou àune perte d’effectifs.

- Quelques tâches de la cellule :

  • diffusion de la presse et de la littérature du parti, Humanité, brochures, tracts, etc...
  • édition d’un journal de cellule, rédaction de tracts, d’affiches, d’articles pour le journal de section, etc...
  • àl’entreprise, les membres du parti doivent travailler àla constitution ou au renforcement du syndicat, lutter pour développer la production, dénoncer le sabotage ;
  • sur la base locale, la cellule doit étudier soigneusement les besoins de chaque catégorie de la population, depuis le plus petit jusqu’au plus grand ; la reconstruction ou la réparation des immeubles sinistrés ; l’amélioration des conditions d’urbanisme ; écoles, cantines scolaires, égouts, ordures ménagères, réfection de ponts, de chemins, adduction d’eau, canalisations de gaz, d’électricité, ravitaillement, etc... doivent faire l’objet des études, des propositions de la cellule qui doit tout mettre en Å“uvre pour développer l’action constructive dans tous les domaines ;
  • préparation et tenue des réunions de sympathisants ;
  • éducation des membres de la cellule ;
  • liaisons avec les mobilisés, parrainages d’unités militaires, envoi, non seulement de lettres, mais de colis, de brochures, de l’Humanité, ce qui contribuera encore àaccroitre le moral de l’armée.
  • Organisation de l’aide aux familles de mobilisés.

- Cette liste, qui représente un minimum, peut facilement être complétée, puisque tout ce qui concerne l’entreprise, la rue ou le quartier doit intéresser la cellule. Il s’agit de répartir les tâches entre les membres de la cellule, en se basant sur les capacités et les aptitudes de chacun et en prenant soin d’expliquer l’importance politique de chaque tâche, quelle qu’elle soit.

- Fréquentation des réunions de cellules
- Les tâches àréaliser se fixant et se répartissant au cours des réunions de cellule, il est indispensable d’obtenir la présence régulière de tous les camarades àces réunions.
- Pour cela, les directives suivantes doivent être appliquées :

  • explication politique de l’importance des réunions de cellule et de la nécessité d’y participer. Moins que jamais, un homme ne peut tout embrasser ; ce n’est que par l’examen collectif des questions et problèmes que l’on peut les comprendre et fixer une ligne de conduite juste ;
  • convocation écrite adressée àchaque adhérent deux jours au moins avant la réunion portant l’ordre du jour des questions prévues ;
  • contrôle des excuses fournies par les absents ; visite, par un membre du bureau de cellule, des camarades non excusés ;
  • répartition des tâches entre tous les membres de la cellule de façon qu’aucun d’eux ne soit surchargé de travail, ce qui risquerait de le décourager s’il se trouvait dans l’impossibilité matérielle de le réaliser ;
  • choix du lieu où se tiennent les réunions : les locaux du parti doivent être propres et accueillants ;
  • choix du jour et de l’heure des réunions, les plus favorables àl’ensemble des camarades ;
  • exactitude : habituer les membres de la cellule àêtre présents àl’heure précise fixée pour la réunion ;
  • déroulement rapide des réunions : une réunion de cellule ne doit pas durer, au maximum, plus d’une heure et demie ; c’est possible si chaque camarade étudie soigneusement l’ordre du jour au préalable, ce qui lui permet de donner son opinion en un temps très court ;
  • désignation d’un président de séance qui dirige la discussion, l’empêchant de dévier vers des futilités, des questions personnelles, ou des sujets sans rapport avec l’ordre du jour ;
  • tenue de réunions intéressantes au cours desquelles les camarades ont la certitude de faire Å“uvre utile. A cet effet, chaque réunion doit comprendre trois parties :
    — #contrôle de l’exécution des tâches décidées dans la précédente réunion et consignées sur le cahier de cellule (10 à15 minutes) ;
    — #étude d’un texte très court (article de l’Humanité, extrait de discours de dirigeants du parti), (20 à30 minutes) ;
    — #fixation de nouvelles tâches pratiques, portant désignation de chaque responsable de l’exécution et de la date àlaquelle le travail doit être réalisé (30 à45 minutes) ;
  • discussion suivant notre conception de la démocratie, ce qui signifie :
    — *chaque camarade a le droit et le devoir de donner son opinion sur le sujet débattu ;
    — *s’il y a vote, celui-ci acquis, devient la position de l’ensemble de la cellule ;
    — *et par conséquent, l’ensemble des camarades applique les décisions prises par la majorité, même naturellement ceux qui avaient une position différente ;

- choix d’un trésorier non seulement sérieux, mais capable. La trésorerie n’est pas une simple comptabilité, mais une tâche politique importante : elle est le baromètre de l’organisation. Elle consiste non seulement àveiller au versement régulier des cotisations et àla tenue àjour des comptes, mais encore àpréparer un véritable budget, en s’ingéniant àfaire rentrer les fonds indispensables àl’organisation.

La section

- Mêmes directives générales de travail que pour la cellule.

- Direction
- La section est dirigée par un comité élu àla conférence de section par les délégués des cellules ; il doit, dans la mesure du possible, refléter les différentes catégories sociales de la population et être composé des camarades les plus avertis politiquement, ayant la plus grande expérience du travail de masse et de l’administration. Le nombre de ses membres est fonction de l’implantation de la section et peut être de 15 à25 et plus.

- Le bureau de section est élu par le comité de section.
- Il comprend le secrétariat, les responsables aux jeunes, àl’armée, àla commission paysanne, le cas échéant, àla reconstruction, le trésorier, etc...
- Le responsable aux cadres doit assister aux réunions du bureau de section.
- Le secrétariat de section est élu par le comité de section.
- Il se compose du secrétaire,du responsable àl’organisation et du responsable au travail de masse.

- Rôle de ces organismes
- Le comité de section est chargé de l’application de la politique du parti dans la section, de la réalisation des mots d’ordre sur le plan pratique.
- Le bureau de section se réunit au moins une fois par semaine. Il dirige effectivement la section dans l’intervalle des réunions du comité de section. Il règle toutes les affaires courantes et administratives.
- Le secrétariat est chargé de l’application des décisions prises en réunion de bureau de section. Les membres du secrétariat sont en liaison constante entre eux.

LE PROBLEME DES CADRES

- Tout le travail du parti dépend pour une bonne part de la qualité des responsables chargés de mettre en pratique la ligne politique du parti.
- Le choix des cadres est donc un problème essentiel qui intéresse non seulement les organismes de direction du parti, mais auquel doivent s’attacher tout le parti, toutes ses organisations, de la base au sommet.
- Nombreux sont les camarades susceptibles de devenir des cadres solides
- Mais il faut savoir les choisir : d’abord par la juste appréciation de la qualité des militants
- Choisir les militants, premièrement d’après l’indice politique, c’est-à-dire s’ils méritent la confiance politique et, deuxièmement, d’après l’indice pratique, c’est-à-dire s’ils conviennent àtel ou tel travail concret. - Staline, Pour une formation bolchévik, page 45
- Les organisations de base du parti sont une magnifique réserve de cadres (toutes les assemblées générales des membres du parti le démontrent).

- Objectif de notre politique des cadres
- découvrir de nouveaux militants, les faire monter, les éduquer.
- Découvrir de nouveaux militants capables : un seul moyen : le contrôle systématique des militants et de l’exécution des tâches.
- Contrôler les militants, c’est les contrôler non d’après leur promesses et déclarations, mais d’après le résultat de leur travail. Vérifier l’exécution des tâches, c’est les vérifier non seulement dans les bureaux, d’après les comptes rendus, mais avant tout sur place, d’après les résultats effectifs de l’exécution. - Staline, Pour une formation bolchévik, pages 47-48
- Ce contrôle des militants doit être :

  1. contrôle par en haut, par les responsables de l’organisation supérieure. Chaque section doit être visitée aussi fréquemment que possible par un responsable régional, en vue d’un contrôle efficace de l’application de la politique et des directives du parti. Le contrôle effectif du travail des camarades doit permettre de découvrir les meilleurs.
  2. contrôle par en bas, par la masse des adhérents qui signalent les qualités des militants et éventuellement indiquent le moyen de corriger leurs insuffisances.
    - La masse des membres du parti contrôlent leurs dirigeants aux réunions de l’organisation, aux conférences, aux congrès où ils entendent leurs comptes rendus d’activité, en critiquant les défauts, enfin en élisant ou n’élisant pas aux organismes de direction tels ou tels camarades dirigeants. Application stricte du centralisme démocratique dans le parti, ainsi que l’exigent les statuts, constitution des organismes du parti absolument par voie d’élection ; droit de présenter et de récuser les candidatures ; vote sectret, liberté d’autocritique, toutes ces mesures et autres analogues, il est nécessaire de les mettre en pratique pour pouvoir faciliter la vérification et le contrôle des dirigeants du parti par la masse des membres du parti. - Staline, Pour une formation bolchévik, page 48

- Faire monter les militants capables
- La montée des nouveaux cadres se heurte souvent àtrois écueils : les « grands seigneurs », les bavards, l’« esprit de famille ».

- Les « grands seigneurs »
- Ce sont des gens qui ont rendu des services dans le passé et qui, maintenant, tranchent du grand seigneur ; des gens qui estiment que les lois du parti ne sont pas faites pour eux, mais pour les imbéciles... Ces gens-làne se croient pas tenus d’exécuter les décisions du parti, et c’est ainsi qu’ils détruisent les bases de sa discipline. Sur quoi comptent-ils en violant les lois du parti ? Ces grands seigneurs présomptueux croient qu’ils sont irremplaçables et qu’ils peuvent, impunément, transgresser les décisions des organismes dirigeants. - Staline, Rapport au 17è congrès du Parti communiste bolchévik, 1934
- Ainsi, nous avons une règle stricte : les services rendus au parti ne créent aucun droit spécial, mais seulement le grand devoir de se montrer, en toutes circonstances, le meilleur.
- Et plus un camarade a rendu de services, plus il a de devoirs àl’égard du parti.

- Les « bavards »
- ...Capables de noyer toute Å“uvre vivante dans un flot d’interminables et filandreux discours. - Staline, Rapport au 17è congrès du Parti communiste bolchévik, 1934
- Autre règle stricte : le parti n’a pas besoin de bavards, mais de réalisateurs. Chaque camarade doit donc être jugé non sur ses discours et ses promesses, mais sur ses actes.

- L’« esprit de famille »
- On choisit la plupart du temps ce qu’on appelle des connaissances, des amis, des compatriotes, des hommes personnellement dévoués, passés maitres dans l’art d’exalter leurs chefs. Sans égard àleurs capacités politiques et pratiques. On comprend qu’au lieu d’un groupe dirigeant de militants responsables, on obtient une petite famille d’hommes proches les uns des autres, dont les membres s’appliquent àvivre en paix, àne pas se faire de tort, àlaver leur linge sale en famille, àse louer les uns les autres et àenvoyer, de temps en temps, au centre, des rapports vides de sens et écÅ“urants sur les progrès réalisés.
- Il n’est pas difficile de comprendre que dans cette ambiance de famille, il ne peut y avoir de place pour la critique des défauts du travail, ni pour l’autocritique de ceux qui dirigent le travail.
- Staline, Pour une formation bolchévik, page 46
- Troisième règle stricte : l’« esprit de famille » ne peut être intégré dans le parti, parce qu’il paralyse le travail, empêche la montée des nouveaux cadres et crée les conditions favorables àla pénétration de l’ennemi. Tâche immédiate : liquidation de l’esprit grand seigneur, de l’esprit de bavardage, de l’esprit de famille.
- Moyen : vérification et si besoin, réorganisation rapide des organismes dirigeants de tous les échelons du parti
(bureaux de cellules, bureaux et comités de sections, bureaux et comités régionaux) sur la base suivante :
- Doivent être démocratiquement placés àla tête des organisations les camarades sà»rs, c’est-à-dire ayant donné des preuves de dévouement au parti, et qui ont réalisé le meilleur travail pratique.

- C’est d’ailleurs le seul moyen de donner au parti son véritable visage. Nous sommes le parti du mouvement, le parti où rien n’est figé, où tout se développe dans le sens de la marche en avant : il est logique qu’un tel parti place aux postes responsables les meilleurs de ses militants, c’est-à-dire dans la période présente où il s’agit d’écraser Hitler et ses valets, de tout mettre en Å“uvre pour la guerre et la reconstruction de la France, les hommes d’action, les réalisateurs.

- Eduquer les cadres et l’ensemble des camarades du parti
- L’éducation marxiste-léniniste est la boussole qui permet de s’orienter dans n’importe quelle situation.
- On s’éduque en lisant l’Humanité, la Vie du Parti, les cahiers, les cours, les brochures éditées par le parti, les Å“uvres classiques du marxisme-léninisme. Encore convient-il de savoir lire. Lire l’Humanité par exemple, ne signifie pas parcourir simplement le journal, ou même lire attentivement tous les articles. Cela signifie étudier les articles pouvant être adaptés àl’organisation dont on fait partie ou contenant des mots d’ordre applicables àl’échelle de cette organisation, dans le but de mettre en pratique, aussi rapidement que possible, les directives d’action qui en découlent.
- On s’éduque également en assistant régulièrement aux assemblées d’information et en suivant les cours organisés par le parti.
- On s’éduque enfin en analysant l’activité du parti. Notre mot d’ordre : apprendre pour mieux lutter, lutter en apprenant.
- L’éducation est une tâche essentielle de tous les militants.
- Directive : chaque communiste doit disposer de deux soirées par semaine pour son éducation, afin de renforcer sa qualification communiste, ce qui lui permettra de rendre plus de services au parti.
- Telles sont les tâches les plus urgentes qui se posent devant le parti àl’heure présente.
- Elles exigent de tous les communistes trois grandes qualités :

  • la lucidité, qui permet de voir clair dans le déroulement des évènements et d’adapter nos formes d’organisation àchaque situation déterminée ;
  • la persévérance, qui fait surmonter les multiples difficultés rencontrées, sans découragement ni lassitude ;
  • la méthode de travail communiste, améliorée, vivifiée dans l’action quotidienne et dont l’efficacité se vérifie de façon éclatante en Union soviétique et aussi en France.

- Ces tâches d’organisation se heurtent àtrois ennemis principaux :

  • la quiétude, l’insouciance, nées souvent dans la griserie du succès, qui empêchent de voir la gravité de la situation et l’urgence de posséder rapidement une véritable organisation communiste ;
  • la bureaucratie, qui noie le travail le plus simple sous un fatras inextricable de détails, de paperasses et de difficultés d’exécution, et remplace par des lettres (pour se couvrir) les cinq minutes de conversations qui règleraient la situation ;
  • la lenteur, qui freine le travail, stérilise la ligne politique du parti ; développer ces qualités et lutter contre ces ennemis, tel doit être le souci constant de tous les responsables.

CONCLUSIONS

- Nos possibilités
- Certains camarades prétendent qu’il est impossible de réaliser dans leur région ce que de puissantes régions du parti ont réalisé. Ces camarades oublient l’évolution générale qui découle de la guerre, et surtout l’héroïque lutte du parti communiste sous l’occupation nazie. L’exemple d’accroissement d’effectifs et d’influence dans de nombreuses régions très faibles avant-guerre, prouve qu’il n’est plus de localité en France où le parti ne puisse avoir des bases solides.
- C’est dans la mesure où nos camarades développeront notre propagande dans tous les milieux et attireront ànous tous les Français, quelles que soient leurs opinions philosophiques ou religieuses du moment qu’ils veulent s’unir pour faire la guerre et reconstruire notre pays, que nos régions se développeront rapidement.
- Témoin la région de la Corse qui, de 600 adhérents avant guerre, passe à7100 adhérents au 10 novembre, celle du Vaucluse qui, de quelques centaines, passe à3000 adhérents.
- Ces camarades oublient trop souvent que, quels que soient les départements, les communistes possèdent les mêmes qualités foncières : dévouement au parti, dynamisme, courage, esprit de sacrifice.
- Il suffit pour eux de développer la « capacité d’organisation » sans laquelle il ne peut exister de véritable parti communiste.
- Or, cette capacité d’organisation s’acquiert dans le travail et dans l’action, grâce àune attention soutenue et àun grand effort de volonté. Il est clair actuellement qu’un développement de l’organisation dans le parti permettrait de drainer d’une façon plus efficace les milliers d’hommes, de femmes, de jeunes qui n’attendent que l’offre pour prendre leur place dans le parti.

- L’émulation
- De nombreuses régions nous montrent qu’elles ont compris et mis en pratique les directives du parti.
- L’Humanité a pu montrer comment, dans de nombreuses usines et localités, les ouvriers et techniciens, entrainés par les communistes, augmentent par leurs initiatives la quantité et la qualité de la production. Par exemple, les membres de la section de Lunay ont replâtré les murs de l’école, remis les vitres et effectué la remise en état de l’école lui permettant de rouvrir ses portes le 23 novembre,alors que les architectes demandaient six mois.
- Par exemple encore, dans une fonderie de Chartres, les ouvriers, après avoir été entendus en délégation par le préfet, après avoir trouvé les matières premières et obtenu les commandes de la SNCF, ont réalisé la remise en marche de leur usine contre la volonté de leur patron, ancien collaborateur.
- Dans beaucoup d’endroits, nos camarades font preuve du même esprit d’initiative dans l’application de la politique du parti : tout pour la guerre et la reconstruction de la France.
- Mais il n’y a pas lieu de se contenter des premiers résultats acquis.

- Il ne faut plus que ces activités soient seulement des exemples, mais qu’au contraire, tout le parti soit orienté vers ces activités.
- Il y a lieu de faire connaître par tous les moyens les exemples de bon travail communiste pour que les initiatives heureuses puissent servir de base et de tremplin àl’action de tout le parti.
- Il y a lieu de créer un vaste mouvement d’émulation sur la base des réalisations pratiques :

  • entre les diverses régions du parti,
  • entre les sections d’une région,
  • entre les cellules d’une section.

- Cette émulation pourrait prendre comme objectifs concrets :

  1. la réalisation effective des deux grands mots d’ordre actuels du parti : se battre et travailler ;
  2. la mise en pratique rapide des directives d’organisation contenues dans la présente brochure.

- Cette vaste campagne d’émulation doit animer l’ensemble du parti, depuis les militants de base jusqu’aux militants les plus responsables.
- Elle facilitera la montée de cadres solides, vérifiés dans le travail pratique, dévoués au parti, qui les formera dans l’action.
- Ainsi se développera l’organisation du parti, une organisation solide lui permettant de remplir ses grandes tâches et sur laquelle viendront se briser les attaques et les tentatives de pénétration de l’ennemi.
- Ainsi se créera un type d’homme nouveau, l’homme communiste, si bien défini dans le magnifique article de Jacques Duclos, paru en France occupée dans les cahiers du communisme (premier trimestre 1944).
- C’est l’honneur de notre parti d’avoir formé des hommes devant qui l’on est obligé de s’incliner, des hommes dont on est obligé de reconnaître l’abnégation et le courage. Les hommes qui sont venus prendre place dans les rangs de notre parti, qu’ils soient ouvriers, paysans ou intellectuels, ont vécu et vivent dans une ambiance d’honnêteté politique, de courage, d’action et d’émulation fraternelle qui les a marqués de son empreinte.
- Un type d’homme nouveau dont le développement du sens de la responsabilité et du sens de l’autocritique permet, ainsi que l’indique Jacques Duclos, le complet développement de la personnalité humaine :
- Notre parti, qui demande àses membres de savoir prendre leurs responsabilités dans le développement et la conduite de l’action, doit faire de ses militants, non pas des robots, mais des hommes pleins d’initiative, des hommes conscients de la fécondité de la lutte, des hommes comprenant qu’il est préférable de se tromper en agissant que « de ne pas se tromper » en regardant passivement les évènements. - Jacques Duclos, dans Les cahiers du communisme, premier trimestre 1944
- Un type d’homme nouveau, comme le grand Pierre Sémard, l’un des fondateurs de notre parti, qui donnait dans sa lettre du 7 mars 1943, quelques minutes avant sa mort, une magnifique directive de politique et d’action :
- Dites àmes amis les cheminots que ma dernière volonté est qu’ils ne fassent rien qui puisse aider les nazis. Les cheminots me comprendront, ils m’entendront, ils agiront, j’en suis convaincu.
- Un type d’homme nouveau, comme Julien Hapiot, qui écrivait en aoà»t 1943, quelques heures avant de tomber sous les balles du peloton d’exécution : Avant de mourir, je veux clamer une fois de plus mon amour du grand Parti communiste. Je le remercie de m’avoir éclairé et donné les connaissances suffisantes pour me permettre de me rendre utile.
- Et c’est ce type d’homme nouveau que notre grand Gabriel Péri incarnait lorsque, quelques heures avant de mourir en héros, il écrivait cette sublime lettre d’adieu :
- Que mes amis sachent que je suis resté fidèle àl’idéal de ma vie, que mes compatriotes sachent que je vais mourir pour que la France vive. Je fais une dernière fois mon examen de conscience, il est positif. J’irais dans la même voie si j’avais àrecommencer. Je crois toujours cette nuit que mon cher Paul Vaillant-Couturier avait raison de dire que le communisme est la jeunesse du monde et qu’il prépare les lendemains qui chantent. Je vais préparer tout àl’heure des lendemains qui chantent. Je me sens fort pour affronter la mort. Adieu et que vive la France !
- La France vivra, parce que, dans notre beau pays, des milliers et des milliers de communistes, fidèles àl’idéal des Sémard, des Hapiot, des Sampaix, des Péri et de tant d’autres, continuent le combat.
- Mais rien de grand ne saurait être fait sans une solide organisation, sans un parti puissant et méthodique. Chaque communiste fera sien l’objectif de Hapiot se rendre utile. Et c’est pourquoi l’organisation du parti, qui permet àchacun de se rendre pleinement utile, concourt elle aussi àpréparer les lendemains qui chantent en utilisant au maximum les capacités et les mérites de chacun.

Bibliographie

- Staline, Pour une formation bolchévik
- La promotion « pour la libération de la France »
- Collection de la Vie du Parti.

P.-S.

- brochure rédigée au mois de décembre 1944

- Leçon 9 : la politique du parti

- Avant-propos

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