Le point 77 de ce texte « prend acte de ce que le grand krach éclaire d’un jour nouveau le défi démographique et celui du financement des retraites ; considère que le financement des pensions ne peut être entièrement laissé au secteur public, mais doit reposer sur des systèmes à trois piliers, comprenant des régimes de retraite publics, professionnels et privés, dà »ment garantis par une réglementation et une surveillance spécifiques destinées à protéger les investisseurs ; considèrent en outre que les retraites devront être réformées à l’échelle européenne pour contribuer à financer la solidarité intergénérationnelle ; considère que l’allongement de la durée de vie soulève des questions transversales en termes d’organisation de la société qui n’ont pas été anticipées. »
Excusez-moi de n’avoir pas lu les autres points !
De ce charabia ressort l’orientation que voici (sauf erreur due à ma mauvaise connaissance de la langue charabiane) :
- les personnes ayant rédigé et adopté ce texte ne veulent absolument pas connaître l’existence même du principe financier de la répartition ;
- peut-être afin de masquer ce refus, ils font apparaître dans la conception future du financement des pensions les catégories du public, du professionnel et du privé, dont le principe financier de la répartition n’a aucun besoin ;
- sans doute parce qu’ils jugent dangereuse la coopération de ces catégories, ils demandent aux Etats d’établir une réglementation et une surveillance destinée à protéger... heu... les retraités ? Mais non, vous n’y êtes pas du tout : ce sont les investisseurs que ces messieurs-dames commandent de protéger !
- Craignant d’autres dangers, ils placent les futures réformes des régimes de retraite « à l’échelle européenne » c’est-à -dire sous leur propre autorité.
- Enfin, ils avouent ne pas voir dans l’allongement de la vie une raison de se réjouir, mais une cause de multiples inquiétudes.
L’« Europe sociale » ? Et vous croyez encore à ce miroir aux alouettes ?
Mais dites-moi : voter ce texte et se montrer dans les manifs des mois de septembre et d’octobre, n’était-ce pas de la duplicité ? Et n’est-elle pas insupportable ?