Dans Faut-il discuter dès à présent du cas DSK ?, je fais état du jugement prononcé dans les premiers jours de cette affaire par une femme de notre peuple, heureuse de voir s’ouvrir un verrou qui fermait ses possibilités de voter selon sa conscience aux élections présidentielles de 2012 : ce jugement est de première importance, parce qu’il montre que certaines de nos concitoyennes et certains de nos concitoyens ne se font pas faute de juger des personnalités politiques sans s’arrêter aux propos ni aux portraits que nous en présentent les idéologues et leurs porte-paroles de la presse écrite et télévisée (ce qu’il est convenu d’appeler « les médias ») : DSK seul présent face à Sarkozy au second tour des présidentielles, c’était l’obligation que nos concitoyens choisissent entre la peste et le choléra !
Dans ce même article, je rappelais que le viol est un crime quelle que soit la personnalité du violeur.
Disons-le une fois de plus clairement : personne n’a le droit d’accomplir un acte sexuel avec une personne qui n’a pas la volonté d’en être partenaire.
Ce qui est condamné n’est pas seulement l’usage de la force pour abattre le refus de l’autre : nos lois disent explicitement, et c’est juste, que dans ce but, l’usage de la ruse ou de l’autorité sont tout aussi condamnables que celui de la force.
L’usage de l’autorité est en l’occurrence un abus, et la personne ayant autorité qui fait usage de son autorité pour obtenir d’accomplir un acte sexuel avec une personne qui refuse d’en être partenaire devrait être poursuivie pour deux chefs d’accusation : le viol et l’abus d’autorité.
Il faut en finir avec les appréciations qui dégagent de toute culpabilité les violeurs dès lors qu’ils portent un tant soit peu d’autorité : rappelons-nous, et rappelons que le droit féodal de cuissage était déjà condamné lorsque finissait l’Ancien Régime, et que les Droits de l’Homme et du Citoyen, ainsi que toutes les lois cohérentes avec ces droits, assimilent le cuissage à un viol et font du viol un crime !
A propos de l’accusation portée à New York au milieu du mois de mai contre Monsieur DSK, les lignes précédentes condamnent gravement celui – ceux – qui ont dit : « ce n’est qu’un troussage de domestique ! », ainsi que celui – ceux – qui ont dit : « ce n’est pas si grave, il n’y a pas mort d’homme ! », car le viol est un crime aussi grave que l’assassinat.
Aujourd’hui, l’instruction états-unienne contre Monsieur DSK a franchi une étape : elle a pris la décision de diminuer de beaucoup la contrainte imposée à Monsieur DSK et cela a été fait d’une manière aussi spectaculaire que son inculpation ; tous les arguments qui ont abouti à cet élargissement apparaissent comme les éléments d’un procès fait contre la personnalité de la plaignante : celle-ci aurait menti à d’autres propos, aurait été mouillée dans un trafic de drogues, se serait prostituée...
Ces arguments n’ont pas conduit la justice états-unienne à prononcer le non-lieu : elle trouve donc encore lieu à accusation, et l’acte dont Monsieur DSK est accusé est toujours un viol.
Mais j’observe en France une attitude différente : j’ai pu lire, dans les commentaires de politiciens comme dans ceux de journalistes, des propos saluant l’incomplet élargissement de DSK comme s’il signifiait l’annulation de l’accusation de viol : l’acte sexuel ayant été matériellement prouvée, ce serait cet acte qui ne constituerait plus un viol.
Quels arguments fondent cette interprétation idéologique de la décision de la justice états-unienne ? Dans ces arguments, il n’y a que la nouvelle présentation de la personnalité de la plaignante : au fond, le viol serait pardonnable si la victime avait touché au trafic de la drogue, et même, le viol ne serait pas un viol si la victime avait, à un moment ou à un autre, fait commerce de ses faveurs sexuelles !...
Ces idées sont absolument contraires avec les Déclarations des Droits de l’Homme et du Citoyen ! Devant le scandale que représente le fait qu’elles puissent encore servir d’arguments, je veux ajouter maintenant : le viol est un crime quelle que soit la personnalité de la victime !
Sur le présent site, j’ai repris l’article d’un camarade, La France au MIROIR BRISE de l’AFFAIRE D.S.K, qui montre bien que nous sommes, à l’approche des élections, perpétuellement sommés de choisir entre la peste et le choléra, et qu’au lendemain de ces mêmes élections, les idéologues nous accusent d’avoir choisi la peste, ou d’avoir choisi le choléra, et nous condamnent à nous taire pour accepter la mort ! Il est urgent de rejeter cette vérole !
Nous indigner ne suffit pas, il faut nous révolter : la seule question qui se pose à notre peuple est de découvrir les voies de la révolte et de nous y engager !...