Mes raisons de douter tiennent à la réalité des faits que rapportent les organes occidentaux de la presse écrite et télévisée, et que l’on peut lire si l’on veille à les chercher, perdus qu’ils sont dans une masse de commentaires contradictoires.
Première raison de douter : l’action militaire des « insurgés » a été entièrement conduite par l’OTAN : elle en a reçu la totalité de ses appuis de feu, lesquels ont toujours consisté en des tirs air-sol effectués par des avions (notamment français) de l’OTAN. Quant à son infanterie, elle était commandée par des « conseillers » que le blog du Monde diplomatique identifie comme français, britanniques et italiens, et ne faisait que suivre des commandos de troupes spéciales que le New-York Times identifie comme françaises et britanniques.
Deuxième raison : certains des chefs qui ont pris la direction des « Insurgés de Benghazi » avaient eux-même mis la main dans les pires crimes attribués à Khaddafi, notamment dans l’affaire des infirmières bulgares et dans le sabotage de l’avion tombé à Lockerby dans les îles britanniques. Cette révélation, faite de diverses sources européennes, dont la Bulgarie, par la presse occidentale, a fait assez de bruit au début de l’insurrection : je n’ai pas eu connaissance que ces chefs aient été punis ou même seulement limogés par les insurgés...
Troisième raison : les insurgés en armes se sont livrés à des crimes racistes, recherchant pour les tuer des hommes à peau noire ; l’agence Associated Press rapporte un de ces actes commis, à Tripoli même, contre des hommes qui ne portaient aucune arme et n’étaient pas des combattants : ces actes ne sont pas des bavures, mais des crimes contre l’humanité !
Quatrième raison : l’empire capitaliste mondialisé gouverné depuis les Etats-unis d’Amérique soutient de nombreuses dictatures de par le monde, dont certaines sont pires, et de beaucoup, que celle de Muhammar Khaddafi.
J’ajoute que le peuple de France n’a jamais eu aucun intérêt à agir militairement en faveur des « Insurgés de Benghazi », et qu’à cette victoire de la violence impériale sur un peuple qui aurait pu être notre ami, il ne gagnera rien.
Et la démocratie elle non plus ne gagnera rien !
Non ! La « victoire » de l’OTAN à Tripoli n’est pas un triomphe de la liberté !