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Contre la dictature des marchés financiers, le programme du Conseil national de la Résistance

vendredi 28 octobre 2011, par Jean-Pierre Combe

- Le concept de dictature des marchés financiers est aujourd’hui largement admis et répandu : il est présent de manière quasi universelle dans la presse écrite et audio-visuelle de notre pays, et envahit les discours de nos concitoyens àl’occasion de presque toutes nos discussions politiques.

- A peu près tous les commentateurs et politiciens l’emploient : ceux qui se sont engagés dans les partis de droite en parlent avec l’air de combattre cette dictature, et cela presque dans les mêmes termes que ceux qui se disent de gauche.
- Cette circonstance, par les diverses confusions qu’elle engendre, semble démontrer l’importance qu’il y a àcritiquer le concept de « dictature des marchés financiers ».

Ce que signifie « dictature des marchés financiers »

  • c’est un fait que nous subissons une dictature, c’est-à-dire que la démocratie de notre pays est si lourdement handicapée que notre peuple n’a pas la parole dans notre gouvernement ;
  • mais le dictateur n’est ni le marché financier, ni l’ensemble de ces marchés : tout marché est un mécanisme d’échange, tellement mécanique qu’il est hautement automatisable : àce titre, tous les marchés et le système qu’ils forment peuvent devenir des instruments utiles aux dictatures ; mais ils ne peuvent en aucun cas exercer eux-mêmes la dictature ;
  • les dictateurs sont nécessairement des hommes ou des femmes, ou des groupes d’hommes et de femmes : ce sont ces hommes et ces femmes qu’il faut dénoncer !

Qui sont les dictateurs ?

- Ils ont les marchés et le système que forment les marchés pour moyen d’agir : ce sont donc des propriétaires d’objets échangés sur ces marchés.
- Sur les marchés financiers, on échange les capitaux terriens, industriels, commerciaux ou financiers : que les dictateurs utilisent les marchés pour dicter leur politique prouve que les dictateurs sont les propriétaires des plus gros capitaux échangeables sur ces marchés.

Qu’en était-il lors de notre Libération ?

- Rappelons-nous maintenant la Résistance, ses combats, les arguments qui l’ont fédérée et que son Conseil national a inscrits dans son programme édité le 15 mars 1944 sous le titre les Jours heureux : très clairement, ce programme constatait :

  • que la guerre et tous les malheurs violents qui s’étaient abattus sur notre peuple (et sur les autres peuples d’Europe) résultaient de l’action égoïste des propriétaires des plus gros capitaux de notre économie (parmi lesquels figurent en bonne place le patron d’usines Louis Renault et quelques autres de ses semblables) ;
  • que ces hommes capables de déclencher par intérêt égoïste une tempête mortelle pour autrui agissaient d’abord par les moyens de leurs entreprises et des marchés aux capitaux, ensuite par les moyens des gouvernements et des administrations àleur service, ainsi que des partis et des réseaux racistes, fascistes et nazis ;

- On conviendra que le Conseil national de la Résistance, dans son programme, dénonçait bien la guerre et toutes les horreurs qu’elle a révélées comme le résultat de l’action arbitraire et égoïste de ceux que l’on retrouve aujourd’hui dans l’exercice réel de la dictature attribuée aux marchés financiers !

La ligne d’action inscrite dans les Jours heureux et son efficacité

- Ayant justement dénoncé les causes de ces malheurs, le programme les Jours heureux définissait la ligne que les gouvernements de notre pays devraient suivre pour en rendre impossible le retour.
- Relisons-le : nous constaterons que dans tous les domaines de la vie nationale, sa politique retirait aux propriétaires des plus gros capitaux de notre économie le pouvoir politique illégitime qu’ils exerçaient dans notre pays depuis des lustres ; le fait est que la mise en application de ce programme fut toujours incomplète, et qu’il fut abandonné quatre ans après avoir été publié.
- Malgré tout, nous devons àla vérité de dire aujourd’hui que les années que les commentateurs ont baptisé les trente glorieuses sont intégralement le résultat du début de mise en application de ce programme que les gouvernements issus de la Résistance ont réussie, malgré les plus riches propriétaires de capitaux, entre septembre 1944 et juin 1948.
- Soixante trois ans se sont écoulés depuis ; les réformes réactionnaires qui se sont succédées depuis un demi-siècle aboutissent aujourd’hui toutes, sans exception, àdéfaire ce que les gouvernements de la Libération avaient réalisé sur la base du programme du CNR.

Faut-il oublier les Jours heureux, programme du Conseil national de la Résistance ?

Sur le plateau des Glières, en Savoie, un comité d’anciens résistants et de femmes et d’hommes plus jeunes a lancé un appel aux résistants d’hier et d’aujourd’hui : cet appel s’adresse aux partis, syndicats, associations de notre pays, pour qu’ils contribuent àla formation d’un projet de société pour le vingt-et-unième siècle sur la base du programme du CNR et en partant de ce programme.

L’actualité du programme les Jours heureux du CNR

- Prendre le programme du CNR pour base et en repartir pour former le projet de société d’aujourd’hui, cela veut dire que les citoyens remettent en cause toutes les réformes réactionnaires réalisées depuis juin 1948, sans en tenir aucune pour acquise.
- Cela veut dire :

  • que l’on restaure et relance la démocratie voulue par le mouvement populaire de Résistance,
    que l’on sauve notre système de Sécurité sociale en le mettant hors de portée des propriétaires de capitaux,
  • que l’on soumet de même aux principes nationaux et démocratiques tous les domaines de notre agriculture, de notre industrie, et toutes nos institutions nationales ;
  • et cela veut dire que l’on rétablit notre souveraineté nationale partout où elle a été rabaissée et violée depuis soixante ans.

- C’est clair : tout programme de rétablissement de la démocratie, de la dignité nationale et de la liberté en France doit se fonder sur ces orientations !
- N’oublions pas que la démolition systématique de l’œuvre que le programme du CNR avait inspirée aux gouvernements de la Libération, entre l’automne de 1944 et le mois de mai 1948, a commencé en même temps que la construction européenne, et que chacune de ses étapes a toujours préparé et accompagné une étape de cette construction.

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