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Pour mobiliser les résistants d’hier et ceux d’aujourd’hui

Résister, c’est notre affaire !

Hommage aux Résistants du Plateau des Etangs

lundi 21 mai 2012, par Jean-Pierre Combe

- Chers camarades et amis,
- Notre comité ANACR du Plateau des Etangs est heureux de participer aujourd’hui àcette cérémonie de la Stèle de la Résistance de Clergoux, parce qu’elle honore les nôtres, et aussi parce que la date en est proche de la date anniversaire de la première réunion du Conseil national de la Résistance, le 27 mai 1943 ;

- nous revendiquons en effet de faire du 27 mai la journée annuelle de commémoration de la Résistance, l’occasion annuelle de renouveler la réflexion sur la place de la Résistance dans l’histoire nationale et dans notre citoyenneté.
- L’année dernière, d’anciens résistants auxquels se joignaient des femmes et des hommes plus jeunes, conscients de l’importance de l’œuvre du CNR, appelaient nos concitoyens àélaborer un projet de société pour le 21è siècle en repartant du programme que le CNR avait rédigé, et édité le 15 mars 1 944 sous le titre Les Jours heureux.
- Très cohérent, ce programme prévoyait d’abord :

  • d’éliminer les causes du désastre qui ravageait notre pays depuis 1940 ; pour cela, il fallait :
    • instaurer une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie,
    • organiser rationnellement l’économie en subordonnant les intérêts particuliers àl’intérêt général et en l’affranchissant de la dictature professionnelle instaurée àl’image des états fascistes,
    • rendre àla nation les grands moyens de production monopolisés, fruits du travail commun, les sources d’énergie, les richesses du sous-sol, les compagnies d’assurances et les grandes banques,
    • développer et soutenir les coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales,
    • et garantir aux ouvriers possédant les qualifications nécessaires le droit d’accéder aux fonctions de direction et d’administration de l’entreprise, ainsi que la participation des travailleurs àla direction de l’économie ;
  • il prévoyait ensuite d’assurer aux travailleurs de notre pays et aux populations indigènes de ses colonies une plus juste position sociale : pour cela, il fallait généraliser les régimes de retraites et instaurer la Sécurité sociale, financés par répartition, instaurer le statut de la Fonction publique, les Comités d’Entreprise,... et étendre les droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales, ce qui devait ouvrir la voie àla décolonisation ;
  • il prévoyait enfin d’assurer notre démocratie : pour cela, il fallait porter la culture de tous les habitants de notre pays au niveau leur permettant d’exercer leurs droits en toute responsabilité, en transformant sans délai l’ensemble du système de l’instruction publique de notre pays (après la fin de la guerre, ce système a reçu le nom de système d’Education nationale) afin de donner àtous les enfants de France l’instruction et l’accès àla culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leur parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles àtous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer, et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires .

- Mais cet excellent programme de progrès économique, social et politique ne fut appliqué que pendant deux ans, et de façon partielle : les riches propriétaires des plus gros capitaux de notre économie n’attendirent pas que la paix soit signée àBerlin pour se mobiliser contre sa mise en œuvre, et l’appui de leurs collègues des Etats-unis d’Amérique et d’Angleterre leur permit d’y mettre fin le 27 mai 1947.
- Cela rend très clair le sens des évènements ultérieurs : trois décennies de prospérité ont suivi la fin mise àla politique inspirée par le CNR : cette prospérité eut pour seule cause les réformes démocratiques opérées de 1944 à1948, malgré et contre la nouvelle politique des gouvernements, qui avaient mis les réformes démocratiques inspirées du CNR en voie d’extinction et entreprenaient de les démanteler.
- Depuis la fin de ces trente années, notre pays va de crise en crise, en même temps que le démantèlement des réformes démocratiques se poursuit, devient un démontage systématique, lequel s’est accéléré depuis cinq ans pour arriver aujourd’hui àson terme, ou peu s’en faut : la crise dans laquelle nous sombrons confirme la valeur des réformes inspirées du CNR tout autant que la confirmait la prospérité des trente années dites glorieuses par la presse médiatique de notre pays.
- Que faire alors ?
- Parmi les leçons que nous devons tirer de la Résistance, il y en a une que nos Résistants avaient eux-mêmes reprise de notre Révolution : il ne faut pas s’en remettre àun roi, ni àun prince, ni àun tribun, ni àun empereur, ni àun dictateur, ni àun président : il nous faut agir en concertation avec nos concitoyens en exerçant les droits conquis par nos grands anciens de 1788 à1794, les droits par lesquels le peuple est souverain !
- L’appel àélaborer un projet de société en repartant du programme du CNR est pertinent, car son élaboration sera un moyen efficace par lequel les résistants d’hier et d’aujourd’hui pourront rassembler notre peuple et l’unir.
- Unir notre peuple est nécessaire en effet : seule, l’union du peuple de France pourra rendre ànotre nation la souveraineté sans laquelle la République n’a pas de sens !
- Clergoux, le 20 mai 2012

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