Pourquoi faudrait-il voter aux élections de l’Union européenne ?

 Ce pour quoi il s’agit de voter, c’est une institution que nous avons rejetée, reniée àune très nette majorité par notre vote référendaire du 29 mai 2005. Cette institution est parfaitement illégitime, et le scrutin organisé le 25 mai prochain est un viol grossier de la volonté populaire des Français.
 Ce rejet, ce vote populaire négatif, c’est une très forte raison de ne pas voter ; mais cette constatation amène une autre raison : ceux qui font la propagande pour ces élections donnent le nom de parlement àune assemblée totalement extérieure, totalement étrangère aux processus par lesquels sont formées les décisions de l’Union européenne : ces décisions en effet ne résultent jamais des discussions de cette assemblée ; elles résultent des discussions de couloir dont les partenaires sont d’une part les membres du conseil des chefs de gouvernements européens ou leurs ministres, les chefs de la Banque centrale européenne et les membres de la Commission européenne, et d’autre part les lobbyistes mandatés et rémunérés par les trusts et autres regroupements capitalistes pour obtenir la rédaction de directives qui leur sont favorables.
 Donc, en donnant àcette assemblée le nom de parlement, ces propagandistes de l’Union européenne nous trompent, et pour ma part, je vois dans leur mensonge une deuxième raison, puissante elle aussi, de ne pas aller voter le 25 mai.
 Trouverai-je une raison de voter dans d’autres de leurs arguments ?
 Depuis trente ans, ils ont fait grand usage de l’affirmation selon laquelle l’Union Européenne serait un facteur de paix en Europe, et que les peuples européens devraient leur en être reconnaissants.
 Ce thème de leur propagande a tout de même été parfois éclipsé par la réalité de la politique de l’Union européenne :
 La réalité de la politique de l’Union européenne, c’est d’avoir causé la guerre terrible qui a ravagé la Yougoslavie en détruisant la laïcité de ses institutions ; c’est d’avoir armé et soutenu les fauteurs de guerre en Syrie, en Libye, au Mali, et aujourd’hui, c’est de couver en son sein des gouvernements àparticipation fasciste en Tchéquie, en Hongrie, en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, et c’est de soutenir ouvertement le camp de la guerre et du fascisme en Ukraine.
 C’est encore la réalité de la politique de l’Union européenne que d’alimenter les foyers de tension et de guerre interethnique dans toute l’Europe, en prétendant définir la légitimité de l’occupation des territoires par la langue que ces populations sont supposées parler, sans tenir aucun compte de ce que ces populations sont aujourd’hui mélangées au point qu’il n’existe pas en France un seul département dans lequel les citoyens français se répartissent entre moins de quatre langues maternelles, et cela peut monter jusqu’àplus de dix dans les départements àforte densité de population, comme ceux de la Région parisienne, ceux de la région marseillaise, la Gironde, ceux de la région lyonnaise, la Loire Atlantique, la Haute Garonne ou le Nord !
 Cette réalité ne gêne pas les formations politique de l’extrême droite pour qui la solution logique est de déchoir de la citoyenneté française nombre de citoyennes et de citoyens français parlant parfaitement notre langue, mais qui en ont appris une autre en têtant le lait de leur mère !
 Et ces ultra-réactionnaires, les exemples des Pays baltes, et aujourd’hui de l’Ukraine sont patents, trouvent dans la production de la Commission européenne toutes les directives nécessaires pour alimenter leur sale politique !
 Constatons, c’est important, que pour tirer tous les avantages possibles de ces directives, ces réactionnaires nostalgiques du féodalisme, combattent nos principes laïcs et s’acharnent àles détruire, en s’appuyant sur les principes posés par l’Union européenne !
 La réalité, c’est que la politique de l’Union européenne favorise les fauteurs de guerre, et que la guerre est un des moyens dont elle se sert, qu’elle utilise cyniquement pour étendre son territoire !
 Ils parlent de paix, mais ils poussent àla guerre et ils la font : voilàun gros bataillon de raisons de ne pas aller voter le 25 mai prochain !
 Mais revenons àce que nous vivons dans notre pays : êtes-vous satisfaits de l’état dans lequel il se trouve ?
 Etes-vous satisfaits du chômage qui dépasse tout ce qui a jamais été observé, et que les docteurs ès Europe considèrent comme entrant dans leurs normes ?
 Etes-vous satisfaits de notre industrie mise quasi totalement en friche, de notre agriculture délabrée ?
 Etes-vous satisfaits de notre système scolaire qui sélectionne au lieu d’instruire ?
 Etes-vous satisfaits de nos salaires et de nos retraites qui ne nous permettent même plus de vivre ?
 Etes-vous satisfaits de notre système de santé qui manque de personnels médicaux dans toutes les spécialités et surtout en médecine générale, qui coà»te de plus en plus chers aux travailleurs et aux malades et rapportent de plus en plus de profits aux actionnaires des laboratoires et des cliniques privées, ainsi qu’aux banques ?
 Etes-vous satisfaits de la liquidation achevée de nos cantons et de celle, en cours, de nos communes, de nos départements ?
 Non, n’est-ce pas ? Et comment pourrions-nous être satisfaits de tout ce gâchis ?
 Rappelez-vous comment fut conduite la construction européenne : chaque fois qu’ils ont mis en place un élément d’institution européenne, ils ont détruit en même temps quelques pans de nos institutions essentielles : on pourrait dire que tous les moë llons de l’édifice européen ont été pris dans les édifices de nos institutions nationales, et non pas au risque de les détruire, mais dans le but de mieux les détruire !...
 Tous ces moë llons sont autant de raisons de ne pas aller voter le 25 mai prochain !
 Notons encore : les processus de l’Union européenne et ceux de l’empire états-unien convergent : cela s’est vu en Yougoslavie, en Libye, en Syrie, en Ukraine,… cela se voit encore plus précisément lorsqu’on étudie les budgets militaires et les définitions des armements.
 En vérité, c’est bien davantage qu’une convergence : c’est l’intégration de l’Union européenne dans l’empire états-unien ; mais cette intégration est un grave danger pour notre pays et pour notre peuple : si elle se poursuit, elle nous enfermera dans une forteresse et nous intègrera àune hiérarchie des plus étriquées, des plus étouffantes ; une telle société, enfermée dans une forteresse, structurée militairement et soumise aux ordres des propriétaires des plus gros capitaux, c’est le fascisme dans toute son horreur.
 Ceux qui font la propagande du scrutin dit « européen » du 25 mai prochain prétendent qu’il ne serait pas possible de vivre sans cette forteresse, ou hors d’elle : mais leur propos ne prouvent que le mépris qu’ils nous portent, le mépris qu’ils portent àtous nos concitoyens !
 Quant ànous, habitants de la France, nous sommes des êtres humains comme les autres : nous sommes capables de nouer avec les autres femmes et hommes de cette planète des relations de travail et d’échange qui seront bonnes pour nous comme pour eux : il suffit pour cela que nous soyons libres de notre travail et de notre pensée, souverains de notre pays, et que nous respections la souveraineté des peuples étrangers sur leurs pays.
 Cette politique serait évidemment contraire àcelle que conduisent le gouvernement français, les autres gouvernements de l’Union européenne, le conseil européen des ministres, la Banque centrale européenne et la Commission européenne.
 Mais elle est possible, absolument possible, et cela d’autant plus que nous ne sommes pas seuls au monde, d’autant plus qu’aujourd’hui même, certains autres pays résistent àl’empire mondialiste US.
 vendredi 16 mai 2014