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16 juin 2016

On ne lâche rien…

par Hamid Benzekri

jeudi 16 juin 2016, par Jean-Pierre Combe

Témoin d’un mardi grand, un mardi géant, ce 14 juin 2016 àla place d’Italie àParis, j’ai assisté àun défilé impressionnant qui a démarré vers 13 h pour ne s’achever qu’à18 h par un cortège de « taxi insoumis  ».

Selon une police -aux ordres de malfaiteurs au service d’un monde injuste, un monde immonde, d’escrocs, de brutes, de fraudeurs, de corrompus et d’exploiteurs- les « contestataires minoritaires » n’étaient que 80.000 ! Le ministère de l’intérieur aurait mieux fait de se taire !

Peut-on se dire républicain et chercher àminorer le nombre et l’importance de femmes et hommes heureux de se retrouver pour manifester dans la joie et réduire ce mouvement àdes violences téléguidées, provoquées et/ou encouragées ?

Oui ces violences sont au minimum encouragées par la politique menée et l’entêtement d’une bande de hors-la-loi qui tentent de briser la combativité ouvrière afin d’imposer leurs lois. Celles dictées par l’Europe des mafieux.

La classe politique n’a pas compris que la France n’est belle que debout et rebelle.

Un million de manifestants, juste àParis avec un cortège coloré de personnes venues de toutes les régions de France pour dire non àla précarisation de la vie au profit de patrons arrogants et méprisants. Au passage d’une délégation de la CFDT l’accueil fut chaleureux et les manifestants très applaudis. Cette délégation était làpour exprimer son opposition àla loi travail et pour se démarquer de M. Berger qui déshonore la Confédération par sa servilité totale au MEDEF. Lorsque j’ai interrogé des manifestants sur la présence de cet individu àla tête de la CFDT, la réponse fut sans ambiguïté ; je cite : « c’est comme dans les partis politiques c’est souvent les pourris qui sont placés au sommet ». 

Les médias de la propagande et des mensonges, comme d’habitude, ont focalisé sur cette violence dont ils ont cherché àrejeter la responsabilité sur les manifestants avant d’enchainer avec ce « terroriste » qui tombe àpic. Et grâce àMonsieur François Molins, le procureur de la république, commis d’office, comme avec Merah, les Kouachi, Coulibaly tous liquidés sans qu’on sache àqui profitent ces crimes, nous avons eu droit àune « justice » spectacle avec tous les détails. Monsieur François Molins a juste oublié un détail de taille ; que la justice dans un Etat de droit devrait se dérouler devant des juges indépendants dans un tribunal et en toute sérénité et pas àla télévision.

Mais comme la mission est de faire peur et de détourner l’attention des mouvements sociaux, alors on ressort ce joker nommé terrorisme fabriqué de toutes pièces par des Etats semeurs de désordre et de terreur. Le sentiment qui se dégage de ce grand rassemblement est la fierté, la solidarité et la détermination d’aller au-delàdu retrait de cette loi… Un mardi où l’on se sent ressourcé pour poursuivre le combat malgré les sacrifices consentis et par respect àces mutilés par les brutalités policières, àces blessés àvie.

Ce n’est pas au moment où les gouvernants aux abois menacent d’interdire les manifestations qu’il faut baisser les bras pour aller àla « négociation »…

Si des acquis ont été arrachés, c’est grâce aux luttes et àla mobilisation ; surtout pas aux compromis qui mènent souvent àla compromission. A force de courir vers le moins pire on finit par atteindre le pire. Cette classe politique est illégitime et n’est pas digne de nous représenter, bravons ses interdits. Rejetons-la. Ne lâchons rien.

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