En ce d ?but du vingt-et-uni ?me si ?cle, nous constatons d’une part que la parenth ?se de la victoire du sovi ?tisme dans l’ancien empire des tsars est referm ?e, et que de nouveau tous les pays du monde ou presque sont si ?ges de luttes de classes, par lesquelles la grande bourgeoisie exploite les classes ouvri ?res, et d’autre part que les fronti ?res des Etats, fussent-elles align ?es sur celles des nations, ne r ?partissent plus ces luttes en diff ?rents th ??tres ? : elles sont d ?sormais mondialis ?es.
Vu de France, la Chine reste exceptionnelle par la subsistance dans son ?conomie de mouvements socialistes au moins r ?siduels, et peut- ?tre pas seulement r ?siduels, mais qu’il nous est tr ?s malais ? d’identifier, donc d’analyser.
Retenons que les conditions de l’exploitation des classes travailleuses de France par la bourgeoisie d ?j ? largement mondialis ?e sont plus complexes qu’elles ne l’ ?taient lorsqu’en France, la bourgeoisie se couvrait de notre drapeau national.
Il faut donc reprendre l’analyse des mouvements ?conomique, id ?ologique et politique qui composent le mouvement ouvrier en France, en interaction avec les mouvements ?conomique, id ?ologique et politique qui constituent le mouvement de la classe bourgeoise en les analysant plus compl ?tement, tenant notamment compte du fait que la grande bourgeoisie fran ?aise ne cache plus son int ?gration europ ?enne ni sa subordination aux centres de d ?cision politique et ?conomique qui si ?gent dans les Etats-Unis d’Am ?rique, ? Washington et ? Manhattan.
L’id ?ologie grand-bourgeoise nous domine
La source de l’id ?ologie dominante est l’exploitation que la classe bourgeoise riche fait subir ? toutes les autres cat ?gories sociales ? ; pendant les dix-neuvi ?me et vingti ?me si ?cles, celle-ci se constitue par ?tapes successives en classe mondiale au cours d’une suite de crises ?conomiques locales ou r ?gionales, puis nationales, impliquant les principales entreprises, que leurs propri ?taires r ?solvent en concentrant leurs capitaux, c’est- ?-dire en formant ? chaque ?tape un groupe industriel ou un trust dont l’autorit ? ?conomique s’ ?tendra au territoire en crise, en traversant le cas ?ch ?ant les fronti ?res des Etats, et sera assur ?e par des capitaux suffisants pour en conduire les principales entreprises ? ; les travailleuses et travailleurs sont toujours d’autant plus tenus ? l’ ?cart de l’ ?laboration de ces ??solutions ?? qu’ils en font g ?n ?ralement les frais, voyant leurs emplois supprim ?s et leurs salaires diminu ?s.
Cette m ?me suite de crises locales, r ?gionales et nationales fait ?voluer l’id ?ologie de la grande bourgeoisie capitaliste au sein de laquelle celle-ci pense ses futures institutions polititques dont nous constatons que d’ ?tape en ?tape, elles survolent ou d ?truisent les fronti ?res, les limites et les cultures des r ?gions et des Etats dont les entreprises voient leurs capitaux concentr ?s.
Aujourd’hui, l’id ?ologie qui domine la France domine aussi tous les pays ??occidentaux ??, de l’Estonie au Chili en passant par la Pologne, l’Allemagne, la France, le Portugal, la Grande-Bretagne, le Canada, les Etats-unis d’Am ?rique... Elle proc ?de principalement des centres de d ?cision de la grande bourgeoisie mondialis ?e, situ ?s ? Manhattan pour son mouvement ?conomique, et ? Washington pour son mouvenment politique ? ; dans chacun des pays qu’elle domine, cette id ?ologie exprime la domination de la classe grand-bourgeoise, en effa ?ant rapidement la coloration particuli ?re d’abord apport ?e ? chacun de ces pays par son histoire.
Cette domination ?tablit des correspondances transfrontali ?res essentielles entre tous les mouvements d’id ?es populaires qui contredisent les th ?ses bourgeoises selon lesquelles les id ?es seraient incommunicables d’une nation ? l’autre, notamment lorsque les limites nationales suivent des limites linguistiques.
L’id ?ologie des exploit ?s proc ?de localement de l’exploitation subie
Les exploit ?s sont eux aussi des hommes et des femmes porteurs de l’esprit.
La convivance de l’exploitation qu’ils subissent est une source permanente de leurs mouvements spirituels ? : elle maintient au sein de leurs esprits individuels un mouvement d’id ?es dont la coh ?rence est maintenue par l’exp ?rience quotidienne de leurs vies.
Cette id ?ologie assure la survie des exploit ?s contre l’exploitation qu’ils subissent et fonde leurs rapports avec les exploiteurs ? ; c’est elle qui fonde la conscience ouvri ?re de l’exploitation subie, de la n ?cessit ? de l’acion collective pour combattre cette exploitation et ?lever le niveau quantitatif et qualitatif des salaires, c’est- ?-dire de la lutte des classes.
Les exploiteurs s’efforcent de rendre inop ?rante l’id ?ologie des exploit ?s
Les id ?ologues grands-bourgeois cultivent depuis plus de deux si ?cles l’exp ?rience de la conduite de l’exploitation que la bourgeoisie riche fait subir aux travailleurs ? : l’id ?ologie qu’ils produisent combat par-dessus les fronti ?res tous les mouvements d’id ?es qui, d’une mani ?re ou d’une autre, lui sont contraires, qu’ils ?manent des classes travailleuses ou des autres cat ?gories exploit ?es.
Ele le fait au sein du mouvement id ?ologique national de chaque pays, afin de s’assurer que ce mouvement national lui-m ?me servira sa domination politique et son exploitation de classe.
Les correspondances id ?ologiques transfrontali ?res essentielles ? l’exploitation par la bourgeoisie d’argent rendent toute analyse des mouvements id ?ologiques d’une nation reli ?s ? la lutte des classes lisible par les citoyens de toute autre nation ? : l’int ?r ?t essentiel des exploit ?s est d’en prendre conscience et de faire vivre cette conscience, car elle contient la conscience internationale de la classe ouvri ?re au niveau du monde entier.
10 novembre 2 ?024