Le cin�ma d’auteur est souvent au m�me niveau de complexit�, mais le cin�ma est tout � la fois un art et une industrie : plus la production des œuvres cin�matographiques et audio-visuelles est influenc�e par l’industrie, et plus ce niveau diminue : cela ne doit pas nous �tonner...
Je veux parler ici de l’id�ologie v�hicul�e par la s�rie TV germano-danoise les Enqu�tes de Dan Sommerdahl : dans l’�pisode diffus� dimanche 25 (ou 18) juillet 2023 � 21 heures 10, l’enqu�te se d�roule sur le territoire d’une �cole o� une personne est morte, puis une autre : les spectateurs d�couvrent � la fin que la personne coupable est une �l�ve de l’�cole, qui se croit un gar�on n� dans le mauvais corps, le corps d’une fille, et qui est � la recherche des moyens de financer l’op�ration chirurgicale qui la dotera des organes sexuels d’un gar�on. Les derni�res r�pliques de l’�pisode sont �crites de mani�re � persuader les spectateurs que la coupable, avec son corps de fille, �tait r�ellement un gar�on !...
Beaucoup d’entre nous consid�reront comme insens�e la th�se fondatrice de ce sc�nario... Pourtant, il a �t� �crit, tourn� et il est en cours de diffusion...
Compte tenu de la masse de mensonges que la pression id�ologique nous fait avaler depuis des ann�es, il faut d’abord examiner la th�se sous-jacente selon laquelle le corps du b�b� ne serait pour rien dans la d�termination du genre d’un �tre humain, ou, si vous pr�f�rez, selon laquelle un b�b� deviendrait un gar�on ou une fille ind�pendamment de la configuration sexuelle de son corps.
Cette th�se est contraire � toutes nos pratiques en mati�re d’�ducation des enfants : ceux qui la propagent ont-ils des raisons susceptibles d’invalider nos pratiques ancestrales ? Peuvent-ils r�futer la connaissance th�orique que nous pouvons fonder sur nos pratiques ?
Que savons-nous en effet du d�veloppement des enfants depuis leur naissance jusqu’� leur �ge adulte ?
Lors de la naissance, le nourrisson existe depuis neuf mois en tant que fœtus dans le ventre de sa m�re ; le milieu o� il s’est d�velopp� est prot�g�, mouvant et bruyant : le fœtus est entra�n� dans tous les mouvements de sa m�re ; il entend sa voix, les battements de son cœur et divers autres bruits de son corps ; des bruits et des sons de l’ext�rieur lui parviennent aussi, tels que les paroles d’autres personnes, les bruits de la nature ou de la ville, les musiques et les chants... : telle est l’ambiance dans laquelle le fœtus baigne jusqu’� la naissance du b�b�.
Nour devons comprendre que les premiers neurones du fœtus se forment dans cette ambiance : leur fonction de produire des influx nerveux dans les dendrites de leur corps neuronal et de les transmettre jusqu’aux dendrites terminaux de leur axone commence au moment m�me de la division cellulaire qui les produit.
Les neurones commen�ant de se former d�s avant la sixi�me semaine de la gestation, leur formation accompagne d�s ce moment la formation de tous les organes du fœtus, de telle mani�re que les terminaisons (corps neuronaux, ramifications terminales des axones, dendrites des uns et des autres) prennent leur place pertinente dans son organisme, et que bient�t, les organes sensitifs comportent leurs corps neuronaux et leurs dendrites, et les organes moteurs (les muscles) comportent leurs plaques motrices et les ramifications terminales des axones qui les innervent� : pendant toute sa formation, l’enc�phale est parcouru d’un courant d’influx nerveux sans cesse aliment� par les influx provenant des corps neuronaux des organes sensitifs, et qui ne cesse jamais d’�mettre des influx nerveux dans les axones moteurs, vers les plaques motrices.
Il s’ensuit que les images mentales de tous les organes du fœtus se forment avant la naissance du b�b� dans le mouvement des influx nerveux de l’enc�phale : nous pouvons donc en dire plusieurs choses :
- le mouvement d’influx nerveux de l’enc�phale est enti�rement d�termin� par la formation de tous les organes du fœtus et par l’ambiance de mouvements et de sons du corps de sa m�re et du milieu dans lequel elle-m�me vit ;
- ce mouvement ayant accompagn� en d�tail et milli-seconde apr�s milli-seconde toute la formation et la croissance du fœtus et de chacun de ses organes, s’est constitu� en une repr�sentation mentale exacte du corps qui va �tre mis au monde ;
- le mouvement d’influx nerveux de l’enc�phale du nourrisson est donc totalement inform� de la disposition de ses organes sexuels : nous pouvons dire que lorsque le nourrisson pousse son premier cri, son cerveau est inform� de sa nature physique de fille ou de gar�on ;
- le mouvement ainsi constitu� des influx nerveux de l’enc�phale de l’�tre humain que va devenir le nourrisson re�oit ensuite et jusqu’� sa mort toutes les sensations que lui imprime son milieu de vie ; il �met ensuite tous ses appels et re�oit toutes les r�ponses des personnes qui l’entourent ;
- cette influence du milieu, ces appels et ces r�ponses sont les moments du processus qui forme la personnalit� de la femme que deviendra la fille, ou de l’homme que deviendra le gar�on qui viennent de na�tre.
R�tablissons la v�rit�
La naissance du nourrisson est le moment � partir duquel ses organes sensitifs per�oivent directement les excitations de l’environnement de sa m�re et transmettent � son enc�phale les influx nerveux qui en sont porteurs ; � partir de ce moment, le mouvement d’influx nerveux de l’enc�phale du nourrisson, constamment inform� de la vie sociale de sa m�re, d�veloppe en son sein l’esprit de l’enfant qu’il devient, dont un mouvement sera bient�t sa conscience d’�tre : les donn�es mat�rielles sur lesquelles il fondera sa conscience sexuelle sont pr�sentes d�s la naissance dans le corps et dans le mouvement des influx nerveux de l’enc�phale du nourrisson.
En r�sum�, d�s la naissance, l’enc�phale du nourrisson ��sait�� parfaitement ce qu’il en est de son sexe : aucune fille ne na�t dans le corps d’un gar�on, et aucun gar�on ne na�t dans le corps d’une fille : d�crire de cette mani�re le mal-�tre que ressent �ventuellement (et momentan�ment) un enfant qui ach�ve son enfance, c’est aggraver ce mal-�tre, c’est l’orienter vers de fausses solutions extr�mement dangereuses et mutilantes que proposent la m�decins et la chirurgie ; il est criminel de pr�tendre que le corps ne serait qu’un habit retouchable de la personnalit� humaine !
Nous savons donc que le b�b� qui na�t avec un sexe de fille est r�ellement une fille, et que celui qui na�t avec un sexe de gar�on est r�ellement un gar�on ; voyons maintenant quelles sont, au cours du d�veloppement r�el depuis le tout-petit enfant jusqu’� l’�tre humain, les �tapes de la formation de la conscience sexuelle de l’enfant, qui sont celles de la conscience d’�tre une fille, puis une femme, et celles de la conscience d’�tre un gar�on, puis un homme.
N’�tant pas sp�cialiste de la psychologie, je fonde mon raisonnement dans les observations que j’ai pu faire pendant les soixante-dix derni�res ann�es de ma vie, et je fais r�f�rence � ma lecture d�j� ancienne de l’ouvrage du docteur Bernard Muldworf, Vers la Soci�t� �rotique, qui expose la succession de ces �tapes en un langage accessible au commun des mortels.
Le d�veloppement affectif de l’enfant, premi�re �tape
Dans tous les pays � soci�t� d’in�galit�s, la violence des rapports sociaux, c’est-�-dire de l’exploitation des travailleuses et des travailleurs par les propri�taires des capitaux, conditionne le d�veloppement affectif de l’enfant jusqu’� ce qu’il atteigne l’�ge adulte et au-del� : elle conditionne d’abord son amour premier pour sa m�re, puis tous les d�veloppents de cet amour premier en direction des membres de sa famille autres que sa m�re.
La m�re de l’enfant lui apporte d’abord sa physiologie, dont le fœtus, puis l’allaitement au sein, sont deux mouvements.
La naissance d’un b�b� ne remplace pas le mouvement des influx nerveux de son enc�phale par un autre : ce mouvement reste le m�me, aliment� par les m�mes organes sensitifs : le seul effet de la naissance est que les organes sensitifs du b�b� cessent de percevoir � travers le corps de sa m�re les excitations du monde environnant ; cela �tant, le nourrisson est encore lui-m�me une partie du corps de sa m�re ; il ne prend pas spontan�ment connaissance de sa m�re : il est sa m�re � ; l’amour du nourrisson pour sa m�re est fusionnel ; le nouveau-n� reste d�pendant par le fait que sa musculature est trop faible pour qu’il puisse se nourrir, se tenir propre et se d�placer lui-m�me.
Apr�s la naissance, l’allaitement au sein constitue le dernier lien physiologique du b�b� � sa m�re ; les soins d’hygi�ne qui lui sont n�cessaires peuvent lui �tre prodigu�s par d’autres personnes, notamment par l’homme qui aime suffisamment sa m�re pour l’aimer lui aussi.
Le mouvement des influx nerveux de l’enc�phale de l’enfant conserve jusqu’� ce qu’il devienne adulte et au-del� la trace amoureuse de ses rapports physiologiques � sa m�re.
Il faut bien noter que l’amour fusionnel du nourrisson pour sa m�re est homosexuel ou h�t�rosexuel selon que le nourrisson est une fille ou un gar�on.
Deuxi�me �tape : l’intrusion du p�re
Le p�re g�niteur n’a pas apport� d’autre �l�ment physiologique � l’enfant qui va na�tre que le spermatozo�de dont la r�union � l’ovule a form� l’œuf : les divisions de l’œuf qui forment le fœtus sont des processus physiologiques du corps de la m�re dans lesquels le p�re n’intervient pas ; c’est apr�s la naissance que commence l’apport du p�re � l’enfant.
Cet apport est relationnel, donc �troitement conditionn� par les rapports sociaux.
L’homme qu’il y a lieu d’appeler le p�re est celui qui aime suffisamment la m�re pour aimer ses enfants du m�me mouvement ; dans les soci�t�s europ�ennes modernes, il est l’amant de sa m�re ; ses gestes d’amour tiennent le nourrisson � l’�cart, perturbant l’essence m�me de leur relation ; les �ventuels sœur et fr�res du b�b� requi�rent aussi l’attention amoureuse de la m�re au point de tenir le nourrisson � l’�cart ; le nourrisson tente d’englober le p�re et la fratrie dans la fusion amoureuse qui l’unit � sa m�re : mais il n’y parvient pas.
Le p�re, les sœurs et fr�res du nourrisson resteront en effet toujours diff�rents de sa m�re, ne serait-ce que par le toucher, par l’odeur, par le son de la voix et par le fait qu’aucun ne lui donne le sein : ce sont des intrus dans la relation du nourrisson et de sa m�re ; les gestes d’amour qu’ils adressent au b�b� sont d’une autre nature.
Le nourrisson se manifeste � eux par des mimiques et des cris, puis par des gestes ; ce sont d’abord des imitations r�pondant aux signes qui lui sont adress�s ; ce seront bient�t de v�ritables imitations gestuelles ou vocales par lesquelles le tout-petit enfant s’efforce de ressembler � ses �interlocuteurs�, et qui expriment la premi�re forme de sa prise de connaissance d’autrui : l’imitation vocale est le processus initial de l’apprentissage de la parole par l’enfant .
Le p�re, les sœurs et les fr�res jouent le m�me r�le dans le d�veloppement vers autrui de l’amour premier qui unit le nourrisson � sa m�re : celui d’�tre l’objet des ses vaines tentatives d’identification ; l’enfant r�soud la contradiction de cette vanit� en prenant connaissance de son p�re, de ses sœurs et de ses fr�res en m�me temps qu’ils font sa connaissance : c’est pour cette prise de connaissance r�ciproque que le nourrisson apprend � parler ; la connaissance et la parole se forment dans l’essence de l’amour premier comme deux de ses mouvements composants .
La m�re participant � ces �changes de signes vocaux, l’enfant �largit vers la parole sa communication avec elle : l’intrusion du p�re, de ses sœurs et de ses fr�res dans l’amour premier du b�b� et de sa m�re dissout son caract�re fusionnel en le dotant du moyen de communication amoureuse qu’est la parole ; ce faisant, cette intrusion lib�re le d�veloppement affectif du nourrisson ; bient�t sevr� [1], celui-ci devient un enfant ; l’amour qui porte l’enfant vers son p�re est h�t�rosexuel ou homosexuel selon que l’enfant est une fille ou un gar�on.
Troisi�me �tape : le monde, ce n’est pas seulement la famille
La prise de connaissance de son p�re et de sa fratrie par l’enfant a initi� chez lui un mouvement d’ouverture plus g�n�ral : la curiosit�.
L’enfant commence � parler : ses parents et ses proches parlent sans cesse autour de lui de toutes sortes de sujets ; ils parlent aussi de lui ou s’adressent � lui ; ils nomment les objets [2] qui l’entourent et sur lesquels se porte son regard ; lorsqu’ils l’�coutent, ce qu’ils ont de mieux � faire, c’est de lui r�pondre directement et sinc�rement [3], sans simplifier leurs r�ponses : b�b� comprend ce qu’il peut, le reste passe en lui laissant en m�moire des traces qui ne l’encombrent pas.
L’enfant sort de sa maison, toujours en compagnie de quelque parent : son apprentissage simultan�ment visuel et verbal des objets continue ; il ne rencontre encore gu�re d’autres partenaires que ses parents et sa fratrie ; sa curiosit� le porte d’un m�me mouvement � les conna�tre et � les aimer d’amour ou de la tr�s proche variante de l’amour qu’est l’amiti�.
Bient�t, il va fr�quenter une institution ext�rieure � la famille (garde d’enfant ou cr�che, �cole maternelle, �cole, puis coll�ge,...)� ; de nouvelles personnes �veillent sa curiosit� : autres enfants, adultes qui encadrent les enfants ; il noue avec elles, puis d�noue de nouvelles connaissances, amiti�s et amours ; ainsi s’�tend son aventure affective.
Qu’elles soient homosexuelles ou h�t�rosexuelles, les amours enfantines sont simplement des amiti�s plus intenses ; les amours et les amiti�s des enfants sont nombreuses, g�n�reuses, vari�es et br�ves ; ce sont en fait des processus de prise de connaissance qui s’�tiolent lorsque les myst�res de l’autre sont �lucid�s.
Conditionnant tout cela, la violence des rapports sociaux marque durablement et diversement les d�veloppements affectifs de l’enfant.
Quatri�me �tape : le mal-�tre de la fin de l’enfance, l’adolescence
Entre dix et seize ans, les transformations de leurs corps posent aux enfants de nouvelles questions sur eux-m�mes et sur leurs amis : cette amie, cet ami, quelle personne va-t-elle, va-t-il devenir ? L’aimerai-je encore ? Et moi, va-t-elle, va-t-il encore m’aimer ?
Ces profonds et inqui�tants myst�res de l’adolescence sont la cause du mal-�tre des enfants qui approchent de l’adolescence : ils sont en effet diff�remment perturb�s selon que leur amour-amiti� du moment est homosexuelle ou h�t�rosexuelle :
- dans le premier cas, les corps des deux partenaires se transforment en continuant de se ressembler ; cette ressemblance les rassure ;
- alors que dans le second cas, leurs diff�rences sexuelles deviennent rapidement �videntes, les obligeant � modifier leurs comportements r�ciproques ; cette obligation les �loigne l’un de l’autre en m�me temps qu’elle les rapproche en �veillant du m�me mouvement leur curiosit� et leur d�sir de conna�tre et d’aimer (d’amiti� autant que d’amour).
Le mal-�tre des enfants pr�-adolescents et adolescents perturbe leurs relations sociales jusqu’au sein des institutions qu’ils fr�quentent : leurs familles, les �coles, coll�ges et lyc�es, les chorales, les �coles de chant et de danse, les associations culturelles et sportives, les institutions religieuses (�glises, mosqu�es, synagogues, temples,...) etc... :
- chaque religion pr�tend r�pondre aux besoins du d�veloppement des enfants jusqu’� l’�ge adulte en pliant leurs comportements futurs � son code moral : leurs enseignements sont des dogmes structur�s, p�remptoires, partiellement identiques et exclusifs l’un de l’autre ;
- au sein de leurs familles, chacun des parents, sœurs et fr�res leur manifeste au jour le jour son int�r�t en les aidant selon son exp�rience de la vie � r�soudre ses probl�mes quotidiens ;
- �l�ve du syst�me scolaire fran�ais entre 1947 et 1962, j’ai connu des enseignantes et des enseignants qui s’effor�aient de nous dispenser des enseignements r�pondant bien � notre besoin de d�veloppement intellectuel, mental et physique ; plusieurs disciplines y concouraient particuli�rement, notamment l’histoire naturelle, l’�ducation physique et la litt�rature ; la substitution de s�ances de �sport� [4], trop sp�cialis�es, � l’�ducation physique a beaucoup diminu� la contribution scolaire au d�veloppement des �l�ves ;
- les chorales et �coles de chant affectent gar�ons et filles aux diff�rents pupitres selon leurs voix, qui sont diff�rentes ; les �coles de danse n’enseignent pas les m�mes gestes aux gar�ons et aux filles ; les enseignements de ces institutions rendent les enfants ma�tres de leur voix ou de leurs mouvements ; gr�ce � cette ma�trise partielle, ils affrontent leurs moments critiques dans de meilleures conditions.
Prenons une minute pour r�ver de l’avenir : dans une soci�t� dont tous les membres jouiront de droits �gaux, aucune hi�rarchie ni aucune discrimination n’interdira � l’un de ses membres, quel que soit son �ge, de recourir � l’aide d’autrui en vue d’affronter un moment critique de sa vie : ainsi, les enfants pr�-adolescents ou adolescents en proie au mal-�tre banal � leur �ge trouveront en toute occasion quelque adulte digne de leur confiance et disponible pour la conversation qui les aidera � comprendre leur crise, puis � rassembler leurs �nergies en vue d’accomplir les efforts de compr�hension et de connaissance de soi n�cessaires pour la r�soudre.
Dans l’engagement de ces efforts et avant m�me de les avoir mesur�s, ils pourront accepter le renfort d’un �autre�, pourvu que son amiti�, m�me amoureuse, soit la moins inqui�tante possible : d�s aujourd’hui, l’exp�rience nous montre que cette premi�re amiti� de la fin de l’enfance est souvent homosexuelle ; mais les ressemblances de deux �tres de m�me sexe font que cet �autre lui-m�me� est bient�t trop connu pour �tre d’une aide v�ritable : mon partenaire du m�me sexe que moi me ressemble tellement que j’en ai trop vite fait le tour !
Sans avoir besoin d’�vincer la composante amicale de sa premi�re amour-amiti� pr�adolescente, l’adolescente ou l’adolescent �prouve bient�t le besoin d’une exp�rience diff�rente ; les amours-amiti�s h�t�rosexuelles et homosexuelles aussi br�ves l’une que l’autre peuvent alterner : l’autre de l’autre sexe s’av�re moins diff�rent de moi que ce que j’attendais !
Dans une soci�t� dont tous les membres jouiront de droits �gaux, la curiosit� conduira la succession des amours-amiti�s enfantines, puis adolescentes, en renouvelant � chaque �tape le d�sir de conna�tre en m�me temps que le d�sir d’aimer, mais aussi en formant pour chaque enfant un parcours au cours duquel il �labore en relation avec sa physiologie son �tre-f�minin ou son �tre-masculin, c’est-�-dire aussi la ma�trise de son identit� sexuelle.
Ce long moment de curiosit� sera satisfait lorsque l’enfant, ou l’adolescente, ou l’adolescent, ou l’adulte, aura triomph� de la peur de l’autre sexe , et trouv� un partenaire dont l’amour les entrainera tous les deux vers l’avenir, leur ouvrant le champ de myst�res le plus vaste qui soit, qui se renouvelle sans cesse au rytme de la vie avec la vie professionnelle, la naissance des enfants, la formation du groupe familial, l’effort et la revendication de vivre dignement... cet amour-l� a beaucoup de tr�s fortes raisons d’�tre h�t�rosexuel.
Retenons que somme toute, le mal-�tre des enfants en fin d’enfance est tr�s banal, et que leur personnalit� est richement dot�e de la curiosit� qui, dans leurs moments critiques, les porte � questionner leurs proches, et � �couter leurs r�ponses.
Revenons au pr�sent r�el : une grande diff�rence s�pare ce r�ve d’avenir de la r�alit� du temps pr�sent : c’est l’exploitation capitaliste, ce sont les institutions et discriminations sociales gr�ce auxquelles la grande bourgeoisie propri�taire des capitaux exploite la force de travail de la population ouvri�re et maintient tous les rapports humains interindividuels sous l’empire de la violence sociale, les soumettant aux contraintes de toutes les hi�rarchies et discriminations et r�duisant � presque rien la disponibilit� sociale des membres de la soci�t�.
La violence sociale entrave l’ensemble du d�veloppement affectif de nos enfants
L’affectivit� des enfants se d�veloppe jusqu’au-del� de la fin de l’adolescence en une succession de moments critiques : la premi�re entrave � ce d�veloppement est le manque de disponibilit� des adultes proches des enfants, qui tardent � prendre conscience de leur difficult� et peinent � se d�gager pour leur r�pondre : cela isole les enfants pour des p�riodes plus ou moins longues qui peuvent engendrer et nourrir un malaise.
Le malaise des enfants pr�adolescents et adolescents ne consiste pas dans les oscillations de leur pr�f�rence sexuelle, mais dans les significations qu’elles prennent en manifestant la peur du statut futur, la peur d’accoucher pour les adolescentes, la peur du service militaire s’il est obligatoire, la peur de ne pas savoir �lever ni �duquer les enfants que l’on aura fait na�tre, la peur d’�tre le �chef de famille� si ce concept est socialement actif,...
Contre ce malaise, les enfants ressentent jusqu’� la fin de l’adolescence un besoin d’aide qui les ouvre aux th�ories que diffuse la presse d’argent �crite, audio-visuelle et num�rique : ces th�ories vite lues ne demandent pas que l’on y r�fl�chisse et donnent de fausses explications tendant � faire admettre que l’�tat actuel des rapports sociaux est intangible : ces th�ories tendent � les enfermer dans une impasse mentale [5] qui les prive de leurs d�fenses lorsqu’approche la guerre.
La guerre, nous le savons tous, abolit toutes les lois et laisse libre cours aux rapports de force ; la seule libert� qu’elle laisse subsister est celle d’exercer la violence et de donner la mort ; elle exacerbe ainsi la violence sociale sur tous les plans, �conomique, moral, culturel : lorsqu’elle menace ou s’approche, notamment lorsqu’adviennent les lois d’exception, les lois d’urgence ou la loi martiale [6], et f�t-ce dans un pays voisin du pays voisin, la peur de l’avenir aggrave la crise sociale et politique et porte la violence sociale au niveau du pire drame collectif.
En pr�sence de la guerre, la d�vastation de la culture atteint l’affectivit� et la sexualit� de tous les enfants en les confrontant � la circulation de sch�mas sociaux fallacieux et faussement th�oriques que la peur engendre et stimule.
En principe, certaines institutions ont pour fonction d’apporter aux enfants l’instruction et l’aide �ducative dont ils ont besoin ; mais la mission que ces institutions tiennent de l’Etat bourgeois est de maintenir et de renforcer les discriminations et les hi�rarchies sociales : c’est pourquoi les jeunes filles et les jeunes gens n’y trouvent qu’une aide ambigu�.
Par exemple, les institutions �ducatives qui s�parent leurs �l�ves selon les sexes favorisent grandement leurs relations homosexuelles ; lorsque s’ach�ve chacune de leurs amour-amiti�s, les �l�ves de ces institutions ont beaucoup plus de facilit� � la relayer par une amour-amiti� homosexuelle que par une amour-amiti� h�t�rosexuelle ; lorsqu’au bout de quelques ann�es, leurs �l�ves sont rendus � la vraie vie et que cesse pour eux la s�paration des sexes, certaines et certains sont � ce point install�s dans l’homosexualit� qu’ils en ont fait leur identit� sexuelle : la s�paration des �l�ves de ces institutions selon leurs sexes entrave leur d�veloppement affectif en engendrant l’homosexualit� de longue dur�e.
Jusqu’au-del� de la fin de leur adolescence, certains enfants tentent de se d�fendre des paroxysmes de violence sociale en mettant l’emphase sur le moment d’homosexualit� qu’ils viennent de ou qu’ils s’appr�tent � vivre ; cette d�fense peut devenir une fuite dans le r�ve ou dans toute autre utopie, c’est-�-dire un d�ni de r�alit�, qui n’est autre que le d�ni des rapports r�els de leur mentalit� � leur physiologie (c’est-�-dire � la mati�re dont ils sont faits) ; en somme, le d�ni de leur �tre r�el lui-m�me.
Comment se pr�sentent les dangers qui menacent l’affectivit� et la sexualit� de nos enfants ?
La violence sociale s’exerce directement sur nos enfants de deux mani�res : elle isole chacun d’eux, et l’environne de discours faciles pr�sentant souvent de fa�on s�duisante des sch�mas de th�ories fallacieuses ; depuis quelques d�cennies, les pr�cheurs de ces th�ories leur accolent un label acad�mique.
Sans doute vivons-nous avec nos enfants jusqu’� la fin de leur adolescence, et certainement, la morale sociale nous requiert de les prot�ger : mais l� encore les injonctions morales de la bourgeoisie capitaliste sont tr�s ambigu�s : elle nous requiert de cette mani�re en m�me temps qu’elle nous en d�tourne en nous exploitant de toutes les mani�res possibles.
De plus, nous nous occupons de nos enfants pour qu’ils deviennent capables de conduire eux-m�mes leurs vies d’adultes... L’approche de la fin de l’adolescence des enfants place donc les parents devant une grande responsabilit� : il d�pend encore d’eux, en grande partie, que leurs enfants deviennent capables de ne pas c�der aux s�ductions des th�ories faciles et fallacieuses dont la presse des pays comme le n�tre, o� r�gne l’exploitation capitaliste, est inond�e.
Par quels moyens nos enfants peuvent-ils r�sister aux th�ories fallacieuses de l’id�ologie dominante ?
Ces th�ories sont dangereuses par leur s�duction, par leur facilit�, et par les moyens consid�rables de propagande que la grande bourgeoisie capitaliste met en œuvre pour les diffuser...
Elles ont toutefois un point d’extr�me faiblesse, c’est qu’elle sont fausses, et par l�, pr�tent le flanc � la r�futation.
Sur le plan id�ologique, les religions, et plus g�n�ralement les traditions, contredisent ces th�ories : mais ces contradictions consistent � opposer � leurs dogmes d’autres dogmes.
Les tenants de ces th�ories fallacieuses ont d’ores et d�j� pr�venu ces pol�miques en les couvrant d’un label acad�mique, tout aussi fallacieux.
Mais les croyants peuvent se mobiliser autour des principes inscrits dans leurs dogmes et faire nombre contre celles de ces th�ories qui les contredisent, comme par exemple :
- celles qui propagent l’homosexualit� (condamn�es en effet parce qu’elles nient les dogmes religieux fond�s sur le commandement �Croissez et multipliez-vous� adress� � Adam et Eve par Dieu) ;
- celles qui proposent le changement de sexe (condamn�es parce qu’elles portent une atteinte irr�versible � la vie des candidates et des candidats � l’op�ration).
Sur le plan simplement humain, les savants qui �tudient l’histoire naturelle dont l’Humanit� est un produit ont fait progresser d’�tape en �tape la connaissance de ce que nous sommes : ils l’ont fait et le font en une suite de contradictions, de confrontations des observations avec les th�ories, de discussions conduisant � r�futer les th�ories d�menties par les mouvements mat�riels observ�s ; la connaissance scientifique qu’ils produisent ainsi est expos�e dans l’histoire de la vie collective et individuelle de l’esp�ce humaine ; au contraire des religions, l’histoire naturelle ne contient aucun dogme et s’inscrit en faux contre les labels acad�miques de complaisance dont se couvrent les th�ories fallacieuses quelles qu’elles soient ; elle se passe de pol�miques...
Voil� la base solide de la r�futation des th�ories abondamment promues par les moyens de propagande que met œuvre la bourgeoisie du grand capital.
Mais justement : le v�ritable obstacle � la r�futation des th�ories fausses est l’�normit� totalitaire de la propagande qui les diffuse.
Faire face � cette propagande ne peut donner aucun r�sultat imm�diat � qui reste isol� dans son opposition, si juste et si bien fond� dans la v�rit� scientifique soit cette opposition.
C’est en effet � chacun des enfants de notre g�n�ration qu’il faut apporter la v�rit� scientifique de notre histoire naturelle, et c’est en m�me temps qu’il faut enseigner le rapport scientifique de la th�orie historique de la nature � son mouvement mat�riel, c’est-�-dire montrer le mat�rialisme en action.
C’est d’ailleurs ce que faisaient, non sans succ�s, mais en minimisant l’importance du mat�rialisme, les �coles, coll�ges et lyc�es fran�ais depuis la la�cisation de l’instruction publique jusqu’aux r�formes r�actionnaires mises en œuvre depuis 1962 par Olivier Guichard et tous ses successeurs : ce fragment de l’histoire du syst�me scolaire fran�ais, qu’il convient d’associer � la r�sistance particuli�re de notre soci�t� au d�veloppement des sectes observ� dans tout l’�occident global� pendant la deuxi�me moiti� du vingti�me si�cle, ainsi qu’� l’affaiblissement significatif que conna�t cette r�sistance actuellement, nous apporte, entre autres preuves, celle que face � la propagande totalitaire de la r�action, les familles ont besoin du renfort puissant que constitue l’�cole publique et la�que.
Mais aujourd’hui, il faut reconna�tre que notre syst�me la�c d’instruction publique a �t� fortement d�labr� par les r�formes qui l’ont frapp� depuis le troisi�me tiers du vingti�me si�cle : il n’est plus capable comme il l’�tait jadis de soutenir efficacement notre r�sistance aux th�ories fallacieuses de toutes sortes qui d�ferlent aujourd’hui et d�truisent nos connaissances les plus pr�cieuses, en mati�re de d�veloppement affectif de nos enfants et bien au-del�...
Il faut donc absolument que les femmes et les hommes de progr�s, et parmi eux les communistes, prennent hardiment les choses en mains pour relancer la transmission aux g�n�rations futures non seulement des connaissances que nous ont transmis nos a�n�s, mais encore bien plus, des traditions d’effort national pour que progresse non seulement la connaissance en g�n�ral, mais aussi la connaissance scientifique en particulier.
Ces traditions de l’effort populaire pour faire avancer dans le peuple travailleur les connaissances scientifiques, nous les devons � la R�volution des Lumi�res port�e par la R�volution fran�aise : elles �taient alors r�volutionnaires, et le combat sans merci que livre aujourd’hui la r�action pour les �radiquer nous prouve � l’�vidence qu’elles sont toujours r�volutionnaires aujourd’hui !...
Le premier devoir d’un r�volutionnaire, disait L�nine, est de faire la R�volution : porter la R�volution spirituelle et culturelle des Lumi�res dans les corps de l’Education nationale, dans les enseignements des �coles, coll�ges, lyc�es, Universit�s et Grandes Ecoles de notre pays est un devoir de premier plan des enseignants communistes.