Ami de l’égalité

Un système de violence idéologique et politique : le racisme

1- Aux sources du racisme

La race, c’est l’ordre inégal qui soumet le peuple àune caste ou àune classe sociale

lundi 22 mai 2006, par Jean-Pierre Combe

Le racisme avant et pendant la Révolution de 1789-1794

Race et racisme
- Le mot racisme est relativement récent ; il désigne un mode du comportement humain dont l’objet est de défendre ou de promouvoir la race, ou d’organiser la société selon la race, ou selon les races.
- Pour traiter du racisme, il faut donc comprendre ce que veut dire le mot race ; qu’est-ce que la race ? Ce mot italien ( « razza  » ) fut introduit àla cour du roi de France par la suite de Marie de Médicis, après son mariage avec Henri 4.
- Son premier sens est l’ordre du monde.
- Ce n’est que beaucoup plus tard que certains se sont mis àparler de races humaines, et la création du mot racisme n’a fait que suivre.

Le sens de ces mots appliqués àl’Ancien Régime
- La politique ordinairement brutale que pratiquaient les aristocrates d’Ancien Régime dans la gestion de leurs domaines avait pour objet de maintenir et de garantir l’ordre du monde qui leur assurait leurs privilèges de génération en génération : le mot race désignant l’ordre du monde dans lequel les privilèges sont héréditaires, cette politique peut très logiquement être qualifiée de racisme, même si ce mot n’existait pas sous l’Ancien Régime.
- L’apparition d’un autre sens du mot race, celui dont se servent certains pour parler de races humaines, a eu lieu àl’approche de la Révolution de 1789, achevée en 1794. Par la suite, certains auteurs ont introduit le mot racisme afin d’exploiter cet autre sens du mot race, mais il ne faut jamais oublier son sens premier.

Le sens du mot racisme
- Le racisme, c’est le nom que donnait le chef de la théorie nazie, Alfred Rosenberg, au système idéologique de l’empire nazi ; il ne faut jamais oublier que ce système idéologique n’est pas réductible àce que certains appellent la hiérarchie des races : le premier principe de ce système est en effet que les membres du peuple, ceux qui doivent vendre leur force de travail pour vivre et qui ne trouvent pas toujours preneur, même lorsqu’ils acceptent un salaire de survie, ont un seul droit : travailler, obéïr, se taire, avec en plus le devoir de dire merci àleurs affameurs. La hiérarchie des races n’est pas un principe de ce système, mais un moyen privilégié destiné àeffacer les lumières philosophiques, parce qu’elles lui font obstacle. La race placée au fondement de l’empire nazi est donc bien encore l’ordre du monde qui assure les privilèges aux exploiteurs des inégalités. La seule différence avec l’Ancien Régime, c’est que l’inégalité a été simplifiée, fondée désormais sur l’économie marchande et sur l’accumulation des capitaux, et que la catégorie des exploiteurs a été réduite àune seule classe sociale, la bourgeoisie capitaliste ; il faut remarquer qu’elle se reproduit elle aussi par transmission héréditaire des privilèges, parce que ce sont les biens qui confèrent les privilèges.
- L’extension, par conquête guerrière ou par alliance des tyrans, de l’empire nazi àla Hongrie de l’amiral Horthy, àl’Italie fasciste, au franquisme espagnol et àd’autres pays montre que le nazisme, le fascisme, ainsi que le phalangisme ou franquisme, ne sont que les noms pris par les variantes allemande, italienne et espagnole du racisme ainsi défini.

- En effet, le racisme continue une vieille histoire ; déjà, les barons, comtes, ducs et autres marquis d’ancien régime, confrontés àquelque révolte de leurs sujets, les punissaient de mort en terrorisant les survivants : lorsqu’ils devaient s’expliquer, ils disaient : « je défends ma race ! ». Et c’était bien l’Ordre du Monde, c’est-à-dire le système social, économique et politique d’inégalité qu’ils défendaient ; les Anciens Régimes féodaux et aristocratiques et les régimes bourgeois capitalistes se montrent ici comme des variantes du système d’inégalité.
- La vieille histoire que continue le racisme est donc celle des luttes de classes : la Révolution, la même qui s’est déroulée en France de 1789 à1794, a profondément modifié les acteurs de cette histoire dans toute l’Europe ; en France, cette Révolution a détruit le royaume, a donné lieu àl’avènement de la revendication républicaine dans le peuple de ce pays, et s’est achevée par l’instauration de l’état bourgeois, qui a assuré la répression brutale de la république, et créé les conditions politiques du développement de la société capitaliste.

A quoi sert le racisme ?
- Sous l’Ancien Régime, le racisme prend la défense de la race, c’est-à-dire de l’ordre du Monde inégal, contre les exploités, contre les travailleurs, contre toutes les victimes de l’inégalité, afin de les maintenir dans une totale soumission : nous constatons aujourd’hui que le racisme a pris en charge la défense de l’ordre bourgeois capitaliste contre tous ceux qui ne peuvent vivre qu’en vendant leur force de travail : il lui a suffi d’admettre que l’ordre bourgeois est l’ordre du monde.

A qui sert le racisme ?
- Le racisme sert toujours en premier lieu les privilégiés, et en second lieu, éventuellement, des candidats aux privilèges : il leur garantit ou leur promet la jouissance des privilèges les plus injustes, les plus étendus, les plus insolents, et l’accroissement illimité de leurs fortunes : l’histoire des sociétés bourgeoises des dix-neuvièmes et vingtième siècles montre que le racisme sert la bourgeoisie riche aussi bien qu’il servait les aristocrates, les bourgeois riches et le haut clergé sous l’Ancien Régime.

Quels sont les moyens du racisme ?
- La race porte ce nom depuis la Renaissance, mais la défense de l’ordre du monde par les privilégiés était la réalité du régime féodal depuis son origine. L’ordre du monde étant supposé créé par Dieu, cette défense utilisait concurremment l’idéologie et la violence organisées toutes deux par la religion. A la veille de la Révolution de 1789, défendre l’ordre du monde qui assurait les privilèges était la politique du souverain de droit divin que l’Eglise, pilier du pouvoir royal, confirmait de son autorité : l’objet de l’Eglise est en effet d’obtenir la soumission du peuple àl’ordre inégal du monde : alors, dans ce but, elle maintenait la population dans l’ignorance, et fourbissait l’arsenal des anathèmes, des malédictions et des sanctions dont la menace pesait sur le peuple exploité : les tribunaux de l’Eglise n’étaient pas plus tendres que les tribunaux du Roi.
- A la veille de la Révolution, la composante idéologique de l’Ancien régime qui organisait les comportements sociaux et politiques de tous les membres de la société selon la place qu’ils occupaient dans la hiérarchie, et qui justifiait que les lois soient différentes pour les uns et pour les autres, a toutes les caractéristiques du racisme institué et mérite pleinement d’être appelée de ce nom, bien qu’elle ne l’ait pas porté alors.

Y a-t-il eu des sociétés unanimement racistes ?
- Jamais. Le système complexe des lois de l’Ancien Régime s’imposait àtous les sujets du royaume, mais la violence a toujours été nécessaire pour maintenir les serfs et les ouvriers dans la soumission : les victimes de l’ordre inégal ont toujours ressenti comme injuste la violence exercée pour maintenir l’inégalité.

L’éclairage des progrès des sciences et des lumières philosophiques
- Aux dix-septième et dix-huitième siècles, ce sentiment d’injustice s’est vu confirmé par les progrès de la science et par les lumières philosophiques :

  • le progrès des sciences et des techniques montrait àchacun la possibilité de ne plus subir les catastrophes naturelles, de ne plus vivre la sujétion ni la misère qui semblaient jusqu’alors une fatalité ; il faisait toucher àchaque sujet du royaume la possibilité de donner des solutions concrètes aux difficultés de sa propre vie ;
  • les lumières philosophiques montraient que ce n’est pas la nature qui fait les êtres humains inégaux, mais les sociétés : l’ordre divin du monde est un mensonge et la sujétion n’est pas une loi naturelle ; par conséquent, une saine organisation de la société est celle qui permet àchacune et àchacun de ne subir aucune sujétion, de jouir pleinement de droits égaux àceux d’autrui, en somme, d’être libre ;
  • au bout de ces deux confirmations, les victimes de l’ordre inégal transformaient leur sentiment d’injustice en une revendication de renverser la société d’inégalité, en même temps que la légitimité de ce renversement devenait incontestable.

- Mais le Tiers Etat n’était pas unanime pour revendiquer l’égalité humaine : la bourgeoisie faisait partie du Tiers Etat, et ni àla veille de la Révolution, ni pendant qu’elle se déroulait, les véritables dirigeants de la bourgeoisie n’ont jamais admis que tous les anciens sujets du royaume puissent jouir de droits égaux ; depuis le Moyen Age, les bourgeois jouissaient eux-mêmes de grands privilèges auxquels ils n’entendaient pas renoncer ; leur sentiment d’injustice se nourrissait de la revendication d’accéder aux privilèges des anciens aristocrates, mais se satisfaisait du maintien en sujétion des ouvriers des villes, des champs et des forêts.

La Révolution de 1789
- En vérité, seuls les bourgeois représentaient le Tiers Etat dans la réunion des Etats généraux, puis dans l’Assemblée constituante : ils ont fait inscrire le droit de propriété inviolable et sacré dans la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ; après la dissolution de l’Assemblée constituante, tous les députés àl’Assemblée législative étaient des bourgeois, et aucun ouvrier ni aucun paysan pauvre n’a été député àla Convention ; quant aux chefs des administrations, ils ont toujours été des bourgeois ; même si certains députés, individuellement, ont témoigné de vues plus larges et plus équitables, voire mis en Å“uvre pendant quelques temps une politique réellement progressiste, il reste que l’objectif « révolutionnaire » de la bourgeoisie était de poser en principe qu’un être humain n’ait de droits que pour autant qu’il est propriétaire, et que l’étendue de ses droits n’excède jamais la valeur marchande de ses biens.
- Le fait est pourtant qu’entre 1789 et 1794, le mouvement populaire fit que la Révolution renversa le système féodal d’inégalité : afin d’abattre réellement les privilèges de l’aristocratie et du clergé et le droit divin du pouvoir, la bourgeoisie dut faire alliance avec le peuple et pour cela, lui promettre l’égalité en droits de tous les citoyens ; cette alliance détruisit le royaume, et par ce fait, la Révolution donnait acte au peuple de ce que les vieilles idées et les vielles pratiques du système d’inégalité d’Ancien Régime, celles précisément qui méritent le nom de racisme, s’étaient avérées destructrices de l’humanité elle-même.
- Mais en même temps, la Révolution prenait en France un tour dangereux pour l’ordre du monde, pour la race, en Europe : pour combattre cette menace, les rois et les princes d’Europe s’unirent àla bourgeoisie anglaise et, pendant l’été 1792, entreprirent la conquête des terres de ce qui n’était plus le royaume de France. De ce fait, la révolution courait le danger d’être écrasée : pour conjurer ce danger, la bourgeoisie confirma un moment l’alliance populaire en une alliance républicaine, permettant la rédaction de la constitution de l’an 1 de la République, première constitution républicaine française, qui fut adoptée àune très large majorité par le peuple directement consulté.
- Par le fait qu’elle détruisait le royaume, la Révolution mettait fin àla légitimité politique de toutes les Eglises, qui sont les piliers idéologiques de tous les états d’Ancien Régime.
- Mais lorsque la Révolution eut détruit le royaume et le système des ordres inégaux, c’est-à-dire lorsqu’elle fut en mesure de commencer àdéfinir la société d’égalité pour laquelle le peuple s’était mis en mouvement, ce qui aurait eu pour conséquence nécessaire de mettre en cause le privilège bourgeois de vivre du travail d’autrui, la bourgeoisie a posé son masque de révolutionnaire. En 1794, elle mit fin àla Révolution : dès germinal an deux de la République (fin mars 1794), elle rompit l’alliance populaire en réprimant le mouvement Sans-Culotte organisé ; en même temps, elle s’est attachée àréprimer la République elle-même ; le neuf thermidor an deux de la République (27 juillet 1794), la bourgeoisie mit en chantier l’édification de son état selon le mode impérial : tout empire met son gouvernement àl’abri des mouvements populaires de revendication.
- Ainsi donc, la Révolution n’a pas réussi àétablir un système d’égalité : la raison en est que le mouvement populaire s’est heurté au fait que tous les membres des assemblées révolutionnaires étaient des bourgeois ou des membres des anciens ordres privilégiés ralliés àla bourgeoisie, que certains d’entre eux étaient fort riches, et que par conséquent, il n’était pas possible d’obtenir de ces assemblées qu’elles réorganisent l’économie d’une manière qui ferait obstacle aux processus assurant àune minorité la possibilité matérielle de vivre et de participer àla vie politique sans prendre part personnellement àla production des biens matériels ; c’est parce que ces processus économiques générateurs d’inégalité sont restés en fonction que le mouvement révolutionnaire a débouché sur la société bourgeoise, qui est encore un système d’inégalité.
- Cela étant, la révolution avait solidement fondé la conscience populaire sur les lumières philosophiques, sur les progrès des sciences et des techniques ainsi que sur l’expérience historique que l’inégalité n’est pas légitime : la possibilité de réorganiser la société de telle manière que tous ses membres soient égaux en droits ne serait pas facile àfaire oublier.
- La Révolution a démis les religions de leur fonction d’Ancien Régime, qui est de diriger les consciences des sujets et la conscience collective du peuple : en devenant citoyens, les sujets acquièrent le droit et la capacité de critiquer les prêtres, de remettre en cause l’autorité politique des prêtres et de la rejeter.
- Ce que la révolution a rendu illégitime, c’est l’Ancien Régime avec les moyens qu’il employait pour défendre l’ordre inégal du monde : ce que nous appelons le racisme emploie ces mêmes moyens idéologiques, politiques et administratifs dans le même but de défendre l’ordre inégal du monde ; de ce fait, le racisme tombe sous le coup de la condamnation révolutionnaire ; telle est la raison de la haine qu’entretiennent les idéologues racistes àl’encontre de la Révolution de 1789.

La fin violente de la Révolution
- L’intervention du peuple avait sauvé la Révolution ; ce faisant, elle avait ancré profondément dans les mentalités populaires la revendication d’égalité en droits pour tous les habitants du pays : soumettre durablement le peuple àun nouvel ordre inégal du monde allait être difficile. La bourgeoisie appliqua àréprimer le peuple immédiatement et par deux voies toute la violence dont elle était capable : la voie de l’économie en affamant le peuple, et la voie étatique, confiée àla police et àl’armée.
- Dans cette répression, la police pourchassait et emprisonnait pêle-mêle certains royalistes et les anciens militants du mouvement organisé des Sans-Culottes. Gracchus Babeuf, Sans-Culotte et républicain, est une des victimes les plus emblématiques de cette répression : le gouvernement le fit arrêter avec ses amis parce qu’ils dénonçaient la misère imposée au peuple et revendiquaient la mise en vigueur de la Constitution de l’an un de la République (adoptée par consultation populaire, mais jamais promulguée), puis les accusa de complot de manière àdonner àun tribunal siégeant àVendôme (pourquoi Vendôme ?) un prétexte (douteux àl’extrême) pour condamner Babeuf et son ami Darthé àmort. Le Conventionnel ancien Montagnard Joseph Fouché, aux différentes fonctions qu’il occupait, mettait àcette répression policière et judiciaire un zèle qui lui valut de devenir bientôt le ministre de la police de l’Empire.
- Dans cette même répression, l’armée intervenait contre les manifestations populaires, que la misère imposée au peuple multipliait ; un exemple célèbre est celui du 13 vendémiaire an 4 de la République (5 octobre 1795) ; ce jour-là, l’artillerie tira àmitraille sur une manifestation de la misère que le parti royaliste tentait de manipuler pour ses propres objectifs ; le chef militaire de cette répression était un officier issu de l’aristocratie d’ancien régime qui n’avait rien oublié de l’ordre inégal et divin du monde ; il s’appelait Napoléon Bonaparte ; il y gagna dans le peuple une si mauvaise réputation que le surnom de « général Vendémiaire » lui colla àla peau jusqu’àla chute de l’empire et àson exil àSainte-Hélène (c’est sans doute pour contrebalancer cette mauvaise réputation que la légende napoléonienne met une telle emphase sur la participation de Napoléon Bonaparte au siège de Toulon et àla reprise de cette ville sur les Anglais ; mais qu’est-ce qui peut justifier une telle emphase ? au siège de Toulon, le capitaine Bonaparte n’a rien fait de plus que ce que doit faire tout officier d’état-major : participer àl’étude de la situation, des forces en présence, et àla rédaction des plans de la bataille que l’armée doit livrer pour accomplir sa mission ; obéir aux ordres de son chef, le général Jacques François Coquille Dugommier, était son devoir, et qu’il l’ait accompli n’appelle aucune gloire particulière).

Après la Révolution, la bourgeoisie s’assimile les personnels de l’Ancien Régime
- La bourgeoisie a donc pris tous les pouvoirs en France en repoussant par la violence les prétentions populaires àparticiper au gouvernement, et donc en renversant par la violence le cours de la Révolution. C’est pour garder le pouvoir contre le peuple, qui a pour lui le nombre, et qui venait de conquérir la légitimité des lumières philosophiques et des progrès scientifiques et techniques, qu’elle a choisi le mode de gouvernement dont la violence est l’essence, le mode impérial.
- De gouverner selon ce mode lui permettra d’admettre en son sein tous les anciens aristocrates et toute l’institution religieuse, pourvu seulement que tous acceptent de gérer leurs biens selon la loi bourgeoise de la propriété.
- Ayant choisi l’empire, la bourgeoisie s’assurera les services de personnels d’Ancien Régime capables de mettre en Å“uvre l’idéologie du royaume : Napoléon Bonaparte est évidemment un de ceux-là. De fait, l’influence du racisme d’Ancien Régime, confirmé et renouvelé par les principes et les moyens bourgeois de la politique, se lit sans véritable difficulté dans l’histoire du Directoire, du Consulat, de l’Empire et de ce qui a suivi.
- Un moment tout-à-fait typique de cette influence est le déploiement de violence qui fut le moyen de rétablir l’esclavage dans les colonies, aux Antilles notamment : cette violence se fit génocide en Haïti ; mais ce fut en vain, car le peuple de cette colonie s’était organisé en armée de la République, arborant le drapeau bleu-blanc-rouge : il réussit àvaincre le corps expéditionnaire armé déjàimpérial, sélectionné et envoyé par le premier Consul Napoléon Bonaparte ; il le força àrembarquer ; c’est peu de semaines après cette victoire que le peuple de Haïti tira la leçon du génocide qu’il venait de subir, sortit de la souveraineté française et proclama son indépendance.

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