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N’oublions pas Guy Mocquet !

samedi 26 mai 2007, par Jean-Pierre Combe

- Monsieur Sarkozy ne l’oublie pas ; il a donné àson hommage àGuy Mocquet l’explication suivante : selon lui, Guy Mocquet « aurait préféré sa patrie àson parti ».
- C’est làun mensonge et une vilénie : en effet, les communistes n’ont jamais eu àchoisir entre leur parti et leur patrie. Le communisme et le patriotisme, c’est le même combat !
- Les propriétaires des gros capitaux, par contre, font depuis toujours usage de violence, de ruse et de dissimulation : ils sont en effet devenus gros capitalistes en violant les droits àvivre des membres des peuples qu’ils exploitent, c’est-à-dire en choisissant leur coffre-fort contre la patrie.

- Et lorsque les conflits et les guerres les mettaient devant les conséquences de leurs politiques, ils ont toujours, sauf la rare exception de quelques-uns, préféré vendre leur patrie pour sauvegarder leurs profits : c’est pour sanctionner cette attitude de la grande bourgeoisie que les entreprises Renault, les entreprises Berliet et quelques autres ont été nationalisées par le gouvernement de la Libération que présidait le général De Gaulle, et dont quelques ministres étaient communistes.
- Sarkozy ne fait que continuer la tradition séculaire du mensonge grand-bourgeois ; il n’y a rien de nouveau sous le soleil de la bourgeoisie capitaliste.

- Marie-Georges Buffet ne l’oublie pas non plus : dans un communiqué daté du 16 mai 2 007, la secrétaire nationale du PCF salue l’initiative que prend Sarkozy de faire lire la dernière lettre de Guy Mocquet dans les écoles lors de la rentrée annuelle. Elle déclare notamment :

  • La lecture de la dernière lettre de Guy Moquet avant son exécution est un message fort. Parce que ce jeune homme était porteur de patriotisme par son engagement dans la résistance, mais aussi parce que son combat pour l’émancipation humaine avait un but, celui de construire une République des droits et des libertés dans une démocratie.
    - Cette dernière lettre, comme son engagement, prend racine dans ce double combat, indissociable, de résistance et d’émancipation humaine.
    - Ce combat pour résister et pour l’émancipation humaine est pleinement d’actualité et anime aujourd’hui les hommes et les femmes de progrès. Il est donc important que ce message soit délivré aux futures générations et contribue ainsi àplacer au cÅ“ur de notre République, des valeurs, des droits et un idéal.

- Dans tout son communiqué, il n’y a pas un seul mot pour rappeler que Guy Môcquet était communiste et fils de communistes !
- En vérité, par cet aval que donne Marie-George Buffet au mensonge bourgeois colporté par Sarkozy, elle se rallie àla pire réaction qui a poussé Sarkozy jusqu’àla présidence de la République !
- Il faut rétablir la vérité !
- Guy Mocquet, comme ses vingt-six compagnons du camp de Châteaubriant fusillés par l’armée allemande le 22 octobre 1941, a été arrêté par la police française en vertu de lois et de décrets édictés par le gouvernement en place pendant la « drôle de guerre » ; parmi ces lois et décrets, il y a le décret édicté le 8 avril 1940 par le ministre de la justice, le socialiste Sérol, qui faisait de toute activité communiste un crime passible de la peine de mort.
- Arrêté le 13 octobre 1940 sur dénonciation pour avoir distribué des tracts hostiles àla collaboration et anti-nazis, Guy Mocquet a été passé àtabac par les policiers : ceux-ci voulaient lui faire dénoncer les amis de son père Prosper, cheminot, député communiste de Paris, qui, comme tous les députés communistes, avait été déchu de son mandat, arrêté, condamné àla prison et déporté en Algérie en vertu des lois et décrets de répression du communisme édictées àpartir de l’automne 1939 par les gouvernements français.
- Acquitté par le tribunal le 23 janvier 1941, il n’est pas libéré, mais transféré de prison en prison. Il arrive au camp de Châteaubriant, en Loire inférieure, comme ce département se nommait alors, dans le courant du mois de mai 1941. Ce camp gardé par la police française regroupait quelque 4000 prisonniers politiques.
- Le commandement allemand appliquait ses règlements : il « protégeait », c’est ainsi qu’il appelait cela, les forces armées allemandes en prenant des otages. Un feldkommandant ayant été exécuté àNantes, Pierre Pucheu, ministre de l’intérieur de Philippe Pétain, se chargea de désigner parmi les Français internés rebelles au pétainisme et àla collaboration avec les nazis les otages àfusiller : ce sont les communistes qu’il visait prioritairement. C’est lui qui a désigné 16 personnes internées àNantes, 5 au Mont Valérien, et 27 àChâteaubriant, pour être fusillés par les Allemands. Guy Mocquet était l’un des 27 de Châteaubriant.
- voici la dernière lettre de Guy Mocquet :

  • Châteaubriant, le 22 octobre
    - Ma petite maman chérie,
    - mon tout petit frère adoré,
    - mon petit papa aimé,
    - Je vais mourir ! Ce que je vous demande, àtoi en particulier, petite maman, c’est d’être très courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cÅ“ur, c’est que ma mort serve àquelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean ; j’ai embrassé mes deux frères, Roger et Rino. Quant au véritable, je ne peux le faire, hélas !
    - J’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées ; elles pourront servir àSerge qui, je l’escompte, sera fier de les porter un jour.
    - A toi, petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’àma petite maman bien des peines, je te salue une dernière fois.
    - Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée.
    - Un dernier adieu àtous mes amis, àmon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.
    - 17 ans ½ ! Ma vie a été courte ! Je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine.
    - Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Séserge, Papa, en vous embrassant de tout mon cÅ“ur d’enfant.
    - Courage !
    - Votre Guy qui vous aime.
    - Guy

- Et sur les planches de la baraque où ils étaient enfermés, Guy Mocquet a écrit :

  • Les copains qui restez, soyez dignes de nous les 27 qui vont mourir. Guy Mocquet

- N’oublions pas Guy Mocquet : son sacrifice, et avec lui celui de tous les autres communistes, prouvent bien que patriotisme et communisme sont le même combat ! Cette preuve n’est pas la seule, mais c’est l’une des plus poignantes.

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