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Que me disent les chômeurs ?

janvier 1998

vendredi 8 juin 2007, par Jean-Pierre Combe

- Je les entends : ils ne refusent pas l’amélioration de leur situation de chômeurs, ils refusent le chômage àvie. Leur problème, c’est de se mettre àun travail dont ils vivront dignement. Cette juste et saine revendication met en cause le patronat, dénoncé comme l’organisateur du chômage, et met le gouvernement en observation critique : ce gouvernement, qui se dit de gauche, qui servira-t-il ? Le patronat, comme tous l’ont fait depuis 1947, ou les chômeurs qui revendiquent de travailler ?


- Le premier ministre nous a dit l’autre dimanche que ce pays a besoin d’une parole d’autorité, républicaine certes, mais d’autorité. Dans ces mots, j’entends l’aveu qu’il lui reste pour argument la mise en action des forces de police. Seulement, cette autorité-làprocède-t-elle du peuple ? Qui peut-elle servir ? Non ! Cette République-làn’est qu’un faux-semblant !
- Membres du peuple, des chômeurs désignent les patrons riches comme organisateurs et bénéficiaires du chômage. Ils ont raison : la règle de propriété des acteurs économiques exclut de longue date les artisans de leur atelier, les petits paysans de leurs parcelles, les salariés du travail et de l’emploi, et les conduit en toujours plus grand nombre dans les marges de la société que les bien-pensants et les nantis tentent de cacher. Elle nous conduit àce drame par la simple logique de son fonctionnement. En décrétant inviolable et sacrée la propriété privée des entreprises, des champs, des forêts et des mines, et en organisant son équivalence monétaire, les bourgeois riches qui se sont servis de la Révolution ont institué dans la société la production du chômage, qui est la cause active, permanente et principale de notre drame. Il n’y a pas de solution dans ce cadre juridique parce qu’il fait le propriétaire libre de briser les processus du travail, de supprimer les postes de travail, c’est-à-dire de violer le droit de l’humain de travailler et de vivre dignement de son travail.
- Il est de fait que la crise que nous vivons aujourd’hui n’a pas de solution dans le cadre de l’inviolable et sacrée propriété privée des entreprises. Robespierre avait raison : il faut inscrire au nombre des droits de l’être humain celui de pourvoir àla conservation de son existence, et interdire que la propriété des entreprises et des ressources économiques permette àquiconque de le violer. Pour élaborer une solution juste et humaine : il faut soumettre les entreprises de l’industrie et du commerce et les ressources de l’économie àun nouveau régime de propriété dont le principe sera qu’àtout salarié mis au chômage pour quelque raison que ce soit, sera offerte la possibilité concrète de se mettre àun travail qu’il maîtrisera et dont il vivra dignement, simplement parce que c’est son droit.
- Ce nouveau régime sera celui de la propriété sociale. Il faut le mettre en lois et l’appliquer aux moyens d’agir en économie et aux ressources naturelles que le travail transforme.
- C’est un chantier complexe, mais de la mutualité au mouvement associatif, des différents modes de coopération aux Comités d’entreprise, du syndicalisme aux nationalisations et aux expériences autogestionnaires des quelques moments démocratiques de notre histoire, deux siècles d’expérience du mouvement ouvrier français des villes et des campagnes, pour ne parler que de lui, nous donnent beaucoup de matière, de faits et d’arguments utiles pour élaborer la nouvelle règle !

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