Je lui rappelais que lorsque le parti communiste rassemblait autour de lui des sympathisants en grand nombre, et qu’il concluait des accords efficaces avec d’autres partis politiques, il ne cachait jamais qu’il irait au gouvernement pour faire la révolution.
Elle a répondu : mais la révolution est un mot qui fait peur…
Faut-il céder à la peur ? J’ai précisé qu’à mon avis, il est important de dire en quoi consiste concrètement la révolution :
- la révolution consiste à exproprier et nationaliser les plus gros capitaux de la terre, de l’industrie, du commerce et de la finance, à réorganiser notre pays de telle manière que dans tous les domaines, à tous les niveaux, ce soit le peuple qui décide et conduise les affaires et la production, conformément à ce que doit être la démocratie.
Sur cent habitants de la France, combien ont-ils un intérêt réel à faire cette révolution ? Un intérêt réel, c’est-à -dire non illusoire et qui se réalise au plus tard à moyen terme ? A mon avis, ils sont au moins quatre-vingt-dix ou quatre-vingt quinze !
Cette amie en est d’abord convenue ; elle a ensuite dit son opinion que la révolution, il faudrait la faire intelligemment, que cela devrait permettre de réduire beaucoup les violences et les destructions.
Cette amie a raison : en vérité, c’est la contre-révolution qui impose cette représentation chaotique, criminelle et scandaleuse de la révolution : pour la composer, elle y intègre un nombre aussi grand qu’elle le peut des désordres, des crimes et des scandales dont les contre-révolutionnaires se sont rendus coupables !
Pour imposer cette représentation menteuse aux peuples, les tenants de la contre-révolution ont pris le contrôle de toute l’édition de la presse et de presque toute celle du livre : ils exercent ce contrôle d’une manière dictatoriale, totalitaire…
Cela étant, il ne faut pas renoncer : il faut dire la vérité sur les révolutions du passé : cette vérité est singulièrement plus complexe que les représentations qui, grâce à la contre-révolution, courent dans le public ; il faut donc relancer et libérer les recherches historiques à leur sujet !
Il faut tout autant dire la vérité sur la révolution que nous voulons faire : pour cela, il faut dire clairement et explicitement en quoi elle libèrera toute l’humanité, c’est-à -dire quelles entraves elle brisera et jettera au musée...