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C’est le travail qui crée la richesse, ce n’est pas la libre entreprise !

article publié dans "l’Echo" le 12 avril 2016

samedi 9 avril 2016, par Jean-Pierre Combe

Un politicien de la droite traditionnelle, Alain Juppé, s’est porté candidat àla candidature de droite aux prochaines élections présidentielles. Une émission d’actualité d’une des principales chaîne de notre télévision, lui a donné l’occasion d’énoncer les principaux axes de la politique qu’il propose aux Français :

Monsieur Juppé a notamment affirmé l’intention de relancer l’économie française en donnant une impulsion àla création d’entreprises, parce qu’a-t-il dit, « c’est la libre entreprise qui crée la richesse ! »

Dans cette déclaration, il reconnaît que l’économie française ne crée que trop peu de richesses, ce qui est vrai ; mais il nourrit l’illusion que la création de richesses est la fonction que remplit l’entreprise, lorsqu’elle agit dans le cadre idéologique propagé depuis le milieu du vingtième siècle sous le nom de « libre entreprise ».

C’est bien une illusion : depuis les balbutiements des études économiques, les économistes se sont efforcés de mettre en évidence le processus de création des biens et des richesses, et ce n’est pas d’hier qu’ils ont cerné l’entreprise et montré qu’elle est l’institution où a lieu la création des richesses : mais il n’est pas bien difficile de montrer que les entreprises qui ne font que du commerce ne créent rien du tout, et d’ailleurs, cette réalité est la cause de l’effondrement, au seizième siècle, de l’Empire fondé par Charles Quint, dont le colonialisme était purement compradore, c’est-à-dire purement commerçant, et au fur et àmesure de cet effondrement, la cause de la montée en puissance du royaume de France, dont l’industrie achetait les produits des colonies espagnoles et les transformait par le travail des ouvriers et des artisans !...

Cette réalité a été démontrée par Karl Marx, et après lui, bien d’autres économistes ont repris àleur manière sa démonstration.

Une chose est donc claire : Monsieur Juppé se trompe sur l’origine réelle des richesses de l’économie, non seulement de notre pays, mais de tous les pays du monde.

Devant cette erreur qui le condamne àl’échec s’il ne la corrige pas, nous devons dire une vérité dont les membres du Conseil national de la Résistance avaient une parfaite conscience lorsqu’ils rédigeaient le programme « les Jours heureux » : il n’est possible de rétablir en France une industrie productive et une économie fondée sur cette industrie qu’en mobilisant les énergies nationales : or, ces énergies nationales sont portées par le peuple qui travaille de ses mains et de son intelligence dans les entreprises de toutes tailles et de tous statuts, industrielles, artisanales, agricoles et forestières, commerciales…

En effet, les femmes et les hommes du peuple, de tous les peuples, sont capables de travail et d’intelligence ; la « libre entreprise » capitaliste n’est pas le seul moyen dont les sociétés humaines peuvent user pour organiser leur travail : les travailleurs peuvent eux-même participer àcette organisation, jusqu’au plus haut niveau de la conduite des processus de la production, et c’est pour réaliser cette participation qu’il faut nationaliser les gros capitaux actifs dans notre pays.

En France, la mobilisation des énergies nationales n’est possible que sur la base du respect et de la remise en vigueur des orientations inscrites dans le programme « les Jours heureux » et de la restauration des institutions créées par les gouvernements de la Libération sur la base de ce programme.

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