Ami de l’égalité
Accueil > Problèmes de la révolution > La révolution, concrètement > Aujourd’hui, le combat de Guy Mocquet...

Aujourd’hui, le combat de Guy Mocquet...

Tract distribué par des militants de la renaissance communiste dès le 19 octobre 2007

vendredi 19 octobre 2007

-Dans la nuit du 21 au 22 octobre 1941, Guy Mocquet écrivait sur les planches de la baraque du camp de Châteaubriant où il attendait d’être fusillé :

Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !

- Prosper Mocquet était cheminot et communiste : avec ses camarades, il menait la lutte contre la bourgeoisie capitaliste avide de profits dont la majorité saluait Hitler et soutenait la propagande nazie. Il fut élu député ; parce qu’il restait communiste, il fut emprisonné et déporté en Algérie. Alors, son fils Guy, lycéen, jugea que le combat de son père était juste et décida de le poursuivre : en 1940, il rejoint les Jeunesses communistes de France.
- Rappelez-vous : 1936, c’est le temps du Front populaire : de fortes augmentations de salaires, que le patronat déclarait impossibles àsatisfaire, jusqu’àce que la puissance des grèves les lui impose, les premiers congés payés (deux semaines !), la diminution de la durée de la semaine de travail, une vie un peu meilleure, quoi !
- En distribuant des tracts, Guy et ses camarades résistaient àla régression voulue par Hitler et ses alliés, àla misère et au pillage de nos ressources que la bourgeoisie allemande, servilement aidée par le gouvernement de Philippe Pétain, s’appropriait, et qu’elle investissait sans délai dans l’industrie de guerre, afin de poursuivre la conquête de l’Europe... Guy fut arrêté par la police française et remis àl’occupant nazi par ordre du ministre Pierre Pucheu.
- D’autres résistants diffusèrent clandestinement la nouvelle des 27 assassinats et les derniers messages des fusillés. A leur appel, d’autres patriotes, lycéens et étudiants, ouvriers, paysans, intellectuels, entreprirent de résister activement, formant divers mouvements. Au bout de trois ans de combat clandestin, le 27 mai 1943, ces divers mouvements parvinrent àse fédérer dans le Conseil national de la Résistance, lequel adopta en février 1944 son programme pour la libération de la France.

Qu’est-il advenu de ce programme ?

- Il n’a connu qu’un petit commencement de début de réalisation : et pourtant, cette ébauche est la cause du spectaculaire redressement de la France après la victoire sur les racismes (sur le nazisme et sur le fascisme), ainsi que des succès économiques qu’elle a connus ensuite pendant trente ans.
- Aujourd’hui, un chef idéologique du capitalisme en France, Monsieur Denis Kessler, assigne au gouvernement de Messieurs Sarkozy et Fillon l’objectif de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! Voici ce qu’il écrit dans le journal bourgeois Challenges du 4 octobre 2007 :
- Â« Le modèle social français est le pur produit du Conseil National de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.
- Â« Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... (...) La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance.
- Â« Ce compromis (entre les communistes et les gaullistes) forgé dans une période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient àdeux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc. Cette « architecture » singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d’un demi-siècle. Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l’essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l’on puisse envisager l’aggiornamento qui s’annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer àrafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place àune nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux.
 »
- Vraiment, les capitalistes sont jaloux : ils estiment ne pas s’être assez enrichis pendant les trente premières années de l’après-guerre de 1945. Ces pauvres riches enragent de voir nos modestes biens collectifs échapper àleur propriété : ils n’y ont aucun droit, mais cela les rend méchants, haineux. Désormais, Denis Kessler proclame qu’ils se les approprient, et confirme que telle est la mission du gouvernement àleur service exclusif.

Mais vous, qu’en pensez-vous ?

  • Ils veulent vous contraindre àtravailler jusqu’à70 ans au moins : leur donnez-vous raison ?
  • Ils veulent posséder àtitre privé toute l’industrie nucléaire : leur donnez-vous raison ?
  • Ils veulent réduire l’Education nationale àun centre de formation au service de leurs entreprises et pour cela, mettre fin àceux de ses enseignements qui contribuent encore àformer les futurs citoyens : leur donnez-vous raison ?
  • Ils veulent privatiser la Sécurité sociale et tirer de cette manière le bénéfice d’un apparent déficit, dont la cause véritable est l’application d’une gestion de capitalisation financière àun organisme créé et façonné pour répartir les moyens mutualisés, c’est-à-dire mis en commun par les salariés, et seulement pour les répartir : leur donnez-vous raison ?

    Ce qu’ils nous préparent :

  • Des caisses de retraite par capitalisation, donc àtout moment susceptibles de faillites fatales aux retraites légitimement attendues : le voulez-vous ?
  • Une Sécurité sociale àl’américaine, qui prive les pauvres de pouvoir se soigner : le voulez-vous ?
  • Une industrie énergétique privée, polluante, peu fiable et donc susceptible de dangereuses coupures dont les USA et l’Allemagne nous ont donné des exemples : le voulez-vous ?
  • La fin des services publics, qui rendra le pays impuissant en cas de catastrophe naturelle ou autre (rappelez-vous la Nouvelle Orléans, entre autres, où l’ouragan Katrina a fait autant de morts qu’àManhattan les avions du 11 septembre) : le voulez-vous ?
  • Des salaires de misère, permettant àpeine de vivre au jour le jour et sans aucune garantie d’emploi : le voulez-vous ?

- En nombre de plus en plus grand, les travailleurs de notre pays donnent tort aux grands bourgeois qui nous gouvernent et disent leur refus de ce que ces exploiteurs nous préparent. Mais l’offensive capitaliste est lancée et brisera toutes les luttes qu’elle trouvera isolées :

seule une résistance d’ensemble, unie et cohérente de notre peuple pourra arrêter ces messieurs !

- Partout, au travail et dans les facultés, les écoles et les lycées, il faut multiplier les réunions syndicales et intersyndicales, professionnelles et interprofessionnelles, et les AG pour formuler les justes revendications.
- Partout, il faut conduire les discussions de manière àfaire converger les luttes afin de mobiliser l’ensemble de notre peuple contre le mauvais coup que la bourgeoisie capitaliste a entrepris de nous porter, et pour obtenir que les justes revendications soient satisfaites.

C’est bien le combat de Guy Mocquet qui continue !

  • communiste parce qu’il faut exproprier les grands capitalistes,
  • patriotique parce que les bourgeoisies asservissent les nations,
  • humaniste parce que la bourgeoisie trahit l’humanité.
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0